Dans L'Origine de la violence (2009), le narrateur, en découvrant sur une photo le visage d'un prisonnier qui ressemble étrangement à son père, s'engage dans une enquête sur sa famille et sur les camps nazis. Parallèlement, il observe sa propre évolution, ses liens avec le passé, sa famille, qui engagent forcément son avenir.
Fabrice Humbert, en s'interrogeant sur ses origines (un secret de famille), pose la question de la violence, que ce soit pendant la seconde guerre mondiale, dans un établissement scolaire, ou au coeur même de l'individu. Quel sentiment d'impuissance, quelle soumission parfois occultée, jamais assumée, font naître en nous une colère que l'on redoute. Comment des individus "civilisés", cultivés, ont-ils pu laisser libre cours à leur sadisme dans les camps de concentration? Il ne s'agit pas seulement d'un effet de masse, d'une pression du groupe. Ceci n'est pas sans rappeler le thème du film de Michael Haneke: Le Ruban blanc.
Même si le roman n'est pas toujours "haletant", comme l'affirme la quatrième de couverture du livre de poche, je le trouve très intéressant et source de réflexion.