Une rando libre, une rando-livre, une rando-poche, avec un livre, un livre de poche, un livre dans la poche du sac à dos, dont on parle, que l’on se prête…
Joelle propose Les Déferlantes, de Claudie Gallay. Ce roman lui a plu à cause de l’unité de lieu : il se situe dans un milieu restreint, autour d’un phare. L’écriture est limpide, souple, intime, sans emphase ; une belle écriture pour une histoire forte, étrange évoquant des parcours de vie chaotiques, des vies brisées comme les vagues qui se brisent sur le phare.
Gisèle a également beaucoup aimé Les Déferlantes, comme elle avait aimé du même auteur Seule Venise, où il est aussi question de rencontres improbables. Elle a apporté trois livres, petits en taille seulement. Dans Une Maison au bord des larmes, de la romancière et poétesse libanaise V. Khoury-Ghata, il s’agit d’une histoire très certainement autobiographique, l’histoire de son frère, poète, que la tyrannie de son père a fait sombrer dans la folie. Elle prendra le relais de ce frère en écrivant à son tour des poèmes. L’ambiance est particulière, dure. Linda Lê est vietnamienne. Dans Lettre morte, la narratrice évoque la mort de son père, resté au Vietnam, tandis qu’elle et sa mère sont en France, et qu’elle n’a jamais revu ce père qui attendait ses lettres. Le jour de sa mort, elle a justement rompu avec l’homme qu’elle aimait mais qui ne l’aimait pas. Un petit ouvrage dense qui aborde, entre autres, le thème de la folie. Le livre autobiographique de Paule du Bouchet, Emportée, est une façon d’essayer de comprendre la mère de Paule qui emportée par sa passion amoureuse pour René Char, était inaccessible et a rendu son enfance douloureuse.
Pour ma part j’ai apporté deux gros ouvrages, souvent durs, et qui ont comme points communs de parler de la folie, et de comporter des récits faits par deux narrateurs différents : Les Vaches de Staline, de Sofi Oksanen et Je ne suis pas celle que je suis de Chahdortt Djavann. Les situations géographiques différentes (Iran et Estonie soviétique) mais qui ne sont politiquement pas si éloignées, impliquant l’exil, expliquent peut-être cette ressemblance. (Voir les comptes-rendus dans ce blog)
Joe communique: dans La Promesse de l'aube, Romain Gary raconte dans un premier temps son enfance et sa jeunesse à Vilna (Lithuanie), puis à Nice en France; dans un second temps, sa vie d'étudiant à Paris (plein de petits boulots); dans un troisième temps, les années de la guerre 39-40: il rejoint la France libre. Le fil conducteur, c'est son attachement à sa mère et l'attachement démesuré et magnifique de sa mère pour lui. Il a toute sa vie essayé d'être au niveau des espoirs qu'avait sa mère pour lui. Bouleversant.