Deux noms pour une autobiographie? En réalité Joseph Anton est le pseudonyme que Salman Rushdie portera en Angleterre tant qu'il demeurera caché, sous étroite protection policière, à cause de la fatwa lancée contre lui à la fin des années 80. Joseph comme Joseph Conrad et Anton comme Anton Tchekov, deux écrivains qu'il admire. A cause de ce dédoublement, de ce changement d'identité, de la privation de liberté, il raconte sa vie à la troisième personne.
Cette Autobiographie parle des années de peur, de sa lutte pour survivre tandis qu'au nom d'une religion intolérante on le condamne à mort pour ses écrits: Les Versets Sataniques. Comme plus tôt les nazis firent des autodafés et voulurent "purifier" la culture allemande... Condamné à mort par un gouvernement étranger, au nom d'une religion, et poursuivi alors qu'il vit en Grande-Bretagne...
Salman Rushdie parle rapidement de ses jeunes années, jeune garçon exilé en Angleterre pour étudier tandis que sa famille réside en Inde. Ses débuts difficiles comme romancier parce qu'il lui manque des racines fondamentales:
L'émigration arrachait toutes les racines traditionnelles de l'individu. La personne enracinée prospérait dans un endroit qu'elle connaissait bien, suivait des habitudes et des traditions qui lui étaient familières ainsi qu'à sa communauté, parlait sa propre langue au milieu de gens qui en faisaient autant.
La solution se trouve dans les réponses à ces questions:
Qui aimons-nous? Que pouvons-nous abandonner et que devons-nous conserver? En quel lieu sommes-nous heureux?
Mais l'ouvrage est surtout consacré aux années qui ont suivi la condamnation proclamée par l'Ayatollah Khomeiny le 14 février 1989. Salman Rushdie devra se battre dans la clandestinité pour préserver sa vie privée, continuer sa carrière d'écrivain, pour défendre ses principes de laïcité et de liberté, même devant ceux qui se disent démocrates. Mais la politique a parfois des raisons....
Il vivait à une époque où la littérature semblait perdre de son importance. Il voulait en faire une partie intégrante de sa mission, insister sur l'importance vitale des livres et la nécessité de protéger les libertés qui leur permettent de voir le jour.
Il est nécessaire, pour lutter contre ce terrorisme intellectuel ou religieux, de savoir ce que l'on veut défendre,
(...) la littérature, la générosité, l'eau, une répartition plus équitable des ressources de la planète, le cinéma, la musique, la liberté de pensée, la beauté, l'amour.
Aussi nous dit-il:
Ne laissez pas la peur dominer votre vie.
Commentaires
la folie humaine !!!on pourrait en faire des tonnes de romans
essayons de bien finir l'année en espérant que 2013 sera plus belle