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Titre du blog : en chemin
Auteur : christineb
Date de création : 27-07-2011
 
posté le 28-12-2012 à 10:07:49

Quand l'empereur était un dieu, de Julie Otsuka

Bien qu'il s'agisse 'e son premier roman publié en 2002, l'histoire racontée par Julie Otsuka dans Quand l'empereur était un dieu commence là où se finissait son très beau roman paru en France en 2012 : Certaines n'avaient jamais vu la mer, dont j'ai déjà parlé. Une mère ferme sa maison et, avec ses deux enfants, elle prend le train qui les conduira dans un camp d'internement. Ils sont Japonais, ils vivent aux Etats-unis, c'est la Seconde Guerre mondiale et tous les Japonais sont devenus des ennemis, même s'ils sont nés et ont toujours vécu  là; le père a déjà été arrêté. Leur déportation sera rapportée  essentiellement à travers le regard du frère et de la soeur, avec des phrases courtes et  précises,  déchirantes malgré ou plutôt à cause de leur naïveté enfantine.   

Au début, le garçon avait l'impression de voir son père partout. Devant les latrines. Sous les douches. Appuyé contre les encadrements de porte (...) Au-dessus de leur tête, un ciel d'azur. Le soleil brûlant de midi. Aucun arbre. Aucune ombre. Des oiseaux.

On était en 1942. Dans l'Utah. A la fin de l'été. Dans une ville de baraques en papier goudronné ceinte de barbelés, au coeur des terres alcalines d'une haute plaine poussiéreuse du désert. Le vent était  chaud et sec, la pluie rare, et partout où le garçon portait son regard, il le voyait: papa, papounet, père, Oto-san.

Bien sûr, à la fin de la guerre, toute la famile est à nouveau réunie, mais  l'empereur n'est plus un dieu et plus rien ne sera comme avant. Ainsi lorsque leur père est enfin  libéré, les enfants tétanisés découvrent un autre homme; le monde de l'enfance, dont ils ont vécu une partie en camp, est bien fini.

Puis le convoi s'immobilisa et un petit homme voûté, portant une vieille valise en carton, descendit du dernier wagon. Il avait le visage ridé, un costume usé aux couleurs passées. Il était nu-tête, et se déplaçait lentement, précautionneusement, en s'aidant d'une canne, une canne que nous n'avions jamais vu auparavant. Bien qu'attendant ce moment, le moment qui marquerait l'heure des retrouvailles, depuis plus de quatre ans maintenant, nous ne sûmes que penser ou que faire lorsque nous le vîmes enfin planté là devant nous, sur le quai.

 

Commentaires

seringa le 03-01-2013 à 05:21:56
Je venais de t'écrire un superbe commentaire sur ton dernier reportage photos, très détaillé, rempli de louanges sur certains clichés, et pof, on me dit "Comm' fermé"...Dégoûtée.

C'est toi qui l'a décidé???

Je retourne me coucher!!!

Bonne journée et bises.Seringa.
seringa le 03-01-2013 à 05:09:28
Je n'ai pas encore commencé "Certaines n'avaient jamais vu la mer".

Bises.A plus!