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Titre du blog : en chemin
Auteur : christineb
Date de création : 27-07-2011
 
posté le 09-01-2013 à 21:55:08

Les Lisières, d'Olivier Adam

       Voilà un roman qui m'a passionné. Les Lisières se dresse contre la pensée dominante de la valeurs des racines. En effet, quand on a rien à revendiquer du côté du passé, qu'on a vécu dans une banlieue terne et fermée, quand on en est même un peu honteux tant on aurait voulu des origines plus belles, plus nobles, comment partager la fierté d'une appartenance à une région, une lignée?

        Le héros, Paul Steiner, séparé de sa femme, écrivain mal à l'aise au milieu des intellectuels comme dans son mileu d'origine, vit difficilement et lutte contre la dépression. Sa mère est à l'hôpital, ses parents vont déménager du pavillon où ils ont toujours vécu pour un appartement en résidence pour personnes âgées; il revient dans la banlieue où il a vécu enfant, milieu médiocre qu'il a rejeté, milieu violent parfois, secret de famille aussi: chez ces gens-là on ne parle pas... L'occasion de se souvenir de son adolescence, de ces copains avec qui il a coupé les ponts, l'occasion de surmonter l'épreuve de cette confrontation douloureuse.

Bien sûr j'étais chez mes parents, bien sûr ma mère était à l'hôpital, bien sûr j'étais coincé dans cette ville que je n'aimais pas, dont j'avais bien conscience qu'elle m'avait fondé, qu'elle avait dessiné chaque recoin de mon cerveau mais à laquelle plus rien ne m'attachait vraiment, bien sûr tout me ramenait à une enfance et une adolescence qui n'avaient rien de martyres mais dont la simple évocation me fichait toujours un morceau de verre en plein coeur (...)

        Pendant ce temps-là, au Japon on compte les morts du tsunami, le Japon qui lui parut un paradis quand il y séjournait avec sa femme et ses enfants, le Japon qu'il retrouvera un jour, avec l'espoir de renouer  les liens brisés.

         Olivier Adam décrit avec une justesse étonnante - on aurait pu penser que ce qu'il décrit n'existait plus dans les années 80 - le mal être d'un adulte qui refuse son passé tout en ne trouvant pas sa place dans le présent, qui vit à la lisière, et qui découvre avec leur perte qu'il ne savait rien de  ses parents, de sa mère par exemple:

- Je déteste la politique, m'avait dit un jour ma mère. Ça sépare les gens et franchement, quand on voit ce qui se passe, ils n'en valent pas la peine.

Elle avait dit ça comme si finalement tout ça ne la concernait en aucune manière (...) Comme si le soin qu'elle prenait de la maison, assumant l'ensemble des tâches ménagères une fois rentrée du travail, comme si la crainte de mon père qui n'était que la crainte des hommes dans laquelle vivaient la plupart des femmes, et même celles qui se croyaient les plus libérées, jusque dans mon entourage, où il fallait toujours faire attention à l'humeur du mari, aux colères du mari, à la fatigue du mari (ton père est fatigué, ça va déplaire à ton père, il faut demander à ton père, tu vas énerver ton père...) tout ça n'était pas politique. 

 Toute la société de la fin du XXème siècle à maintenant est là, avec ses contradictions, ses difficultés, le chômage, l'inquiétude, l'impatience.

 

Commentaires

seringa le 13-01-2013 à 20:37:26
Ns sommes descendus à Avignon voir "Renoir". Une véritable merveille, bénéfique au moral et au bien-être.

Je ne peux pas lire de livres pessimistes ...

Grosses bises et bonne semaine.Seringa.
lafianceedusoleil le 12-01-2013 à 21:41:13
kikou Christine,

la journée se termine, j'espère qu'elle aura été bonne. La mienne fut cool.

Je te souhaite une belle fin de soirée et un bon dimanche.

Je t'embrasse

smiley_id117953
wolfe le 10-01-2013 à 18:55:44
Bonsoir!

Voila un roman qui me tenterais bien!

Bisous
pouty88 le 10-01-2013 à 08:43:14
bonjour

pti coucou pour te souhaiter un bon jeudi

pouty
lafianceedusoleil le 09-01-2013 à 23:54:05
bonsoir ma douce Christine,

moi, je dirai qu'il n'y a pas que la politique qui sépare les gens, je dirais aussi les religions.

Certainement un bon livre.

Douce nuit et bon jeudi Christine

je t'embrasse