C'est un gros livre (environ 500 pages), très compliqué. Du moins pour moi: j'avoue que je n'ai parfois rien compris lorsque le discours devenait très technique. Pourtant les scientifiques, Francis Eustache et Béatrice Desgranges font des efforts de clarté, proposant même un résumé à la fin de chaque chapitre. Mais c'est que le sujet est ardu: la mémoire! On évoque bien sûr toujours ses souvenirs, on cherche un mot que l'on a sur le bout de la langue... Comment tout cela marche-t-il? Les progrès de l'imagerie médicale ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau et donc de la mémoire.
Alors, qu'est-ce que j'ai retenu?! Qu'il y a plusieurs niveaux de mémoire, en particulier:
- la mémoire perceptive, celle qui est liée à nos sensations et qui va en quelque sorte retenir notre mémoire comme on dit retenir notre attention;
- la mémoire sémantique qui regroupe les connaissances que l'on acquiert;
- la mémoire épisodique, c'est à dire la mémoire des évènements personnellement vécus.
Le livre parle aussi d'autres formes: la mémoire procédurale qui est celle du corps, implicite ou explicite, à court ou à long terme, biographique...
Les auteurs des Chemins de la mémoire décrivent aussi le processus: on encode un évènement, une image... on la stocke dans notre (une) mémoire, enfin on récupère le souvenir: tout ça par des liaisons qui me paraissent bien mystérieuses entre les différents composants de notre cerveau. Jusqu'à l'âge de 5 ans, l'enfant retient certaines connaissances (je sais) mais n'a pas de véritable souvenirs. Ensuite la mémoire se complexifie jusqu'à l'adolescence. Et puis quand on vieillit, la mémoire travaille plus lentement et on a tendance à positiver les souvenirs. Mais elle développe des mécanismes compensatoires... Ouf!
Enfin, la mémoire épisodique est ce qui nous permet de nous projeter dans le futur. Comme le dit le sous-titre:
la mémoire se trouve au coeur de notre subjectivité et de notre identité.
Fascinant!