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Le terroriste noir, de Tierno Monénembo

       Pendant la guerre, en 1940, dans un village des Vosges, on découvre un tirailleur sénégalais...  non, guinéen, et adopté en France lorsqu'il avait 13 ans. C'est lui, Le Terroriste noir, le héros de cette histoire véridique et romancée.

Le monde faisait penser à une ratatouille qu'une longue cuillère céleste aurait mis des semaines à touiller. Des morceaux d'Afrique et d'Asie ici dans les Vosges et sans doute, des éclats des Vosges tombés là-bas chez les zoulous! Il suffisait de s'aventurer jusqu'à Vittel ou Epinal pour s'en rendre compte. On voyait passer les Croates et les Slovènes enrôlés de force dans l'armée allemande, les nègres, les Malgaches et les Indochinois qui servaient à ramasser le butin.

       Protégé par les villageois, Addi Bâ s'engage dans la résistance mais sera trahi. Par qui? Le roman de Tierno Monénembo appporte la réponse et un jour, justice sera rendue à ce héros de Romaincourt.

       Le récit savoureux et cruel de ces années mouvementées, émaillé d'expressions locales,  est fait Germaine Tergoresse, la babette du curé et commence ainsi:

Vous a-t-on dit qu'avant son arrivée à Romaincourt personne n'avait jamais vu de nègre, à part le colonel qui savait tout du coeur de l'Afrique et du ventre de l'Orient? Non, vraiment? Vous avez tout de même entendu parler du bastringue que cela faisait en ces années-là à cause des Boches, des Ritals, des Bolcheviques, des Ingliches, des Yankees et de tas d'autres gens qui, tous, en voulaient à la France, et avaient décidé, allez savoir pourquoi, de mettre l'univers sens desus dessous rien que pour l'emmerder? Le fatras, monsieur, le grand caillon, comme cela se dit chez nous!