VEF Blog

Coïncidence entre le titre de ce roman dont je voulais faire le compte-rendu ce soir et un message que je viens de recevoir. Le Chagrin, c'est ce que je ressens en apprenant que Jojo est en soins palliatifs. Alors, à lui qui n'a jamais dû regarder mon blog, à lui que j'aimais bien, je dédie cet article qui n'a rien à voir, à part le titre. Et c'est déjà beaucoup. Qu'on me pardonne mon émotion.

 

J'ai un peu pris les choses à l'envers. Vertiges, de  Lionel Duroy, paru cette année et dont j'ai parlé le 15 octobre, raconte vingt ans de vie commune, de famille recomposée, et la fin de cette histoire. Le Chagrin, paru en 2010, parle les années qui ont précédé, depuis la naissance de l'auteur jusqu'à sa rencontre avec... Blandine ou Esther, les personnages ne portent pas le même nom d'un livre à l'autre mais ce sont bien les mêmes. De l'enfance compliquée entre un père qui lui paraît faible et une mère écrasante et à moitié folle, le narrateur  tente de se construitre grâce à l'écriture.

(...) je règle déjà quelques comptes à coups de hache, découvrant combien l'écriture me sort de mon chagrin, combien elle me donne le sentiment d'exister (...)

Mais échappe-t-on à ses modèles? Il veut

inventer une façon de s'aimer qui soit différente de celle de nos parents

Toute la douleur est là.

Ce livre est émouvant, terriblement réel.

Comme Toto (son père), je n'ai aucun de ces amis qui comptent et sur lesquels on sait pouvoit compter parce qu'on a traversé ensemble des temps difficiles.