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Les trois morts de Georges Politzer, de Michel Politzer

       Au début de ce récit j'ai eu un peu peur: qu'avait à nous dire ce peintre qui ne se souvenait plus de ces parents si ce n'est par les images officielles d'un couple de grands résistants victimes du nazisme? Et puis, petit à petit, Michel Politzer dresse un portrait nuancé de ses parents, un portrait émouvant, empreint de générosité. De son père en particulier, philosophe éminent, passionné, communiste, stalinien, et résistant. De ce couple pas si modèle, mais dont la vie fut un combat. C'est une page de notre histoire, à travers deux personnages l'un émigré de Hongrie, et l'autre du pays basque, dans la première moitié du XXème siècle.

       Cependant si je retiens un passage du livre, ce ne sont pas les paroles de Georges Politzer que j'ai envie de citer mais celles de Jacques Decour autre résistant et ami, compagnon de route, mort pour la France.

Maintenant nous nous préparons à mourir, les uns et les autres (...) 

Les forts sont ceux qui ont aimé l'amour avant toute chose.

C'est bien le moment de nous souvenir de l'amour. Avons-nous assez aimé? Avons-nous passé plusieurs heures par jour à nous émerveiller des autres hommes, à être heureux ensemble, à sentir le prix du contact, le poids et la valeur des mains, des yeux, du corps? Savons-nous encore bien nous consacrer à la tendresse? Il est temps avant de disparaître dans le tremblement d'une terre sans espoir, d'être tout entier et définitivement amour, tendresse, amitié, parce qu'il n'y a pas autre chose.