Nous revoici au Japon avec ce roman, Les évaporés. Qui sont-ils? Des hommes et des femmes quittant tout, un jour, et au Japon... on ne les recherche pas.
C'est ce phénomène que montre Thomas B. Reverdy. Un détective privé américain, Richard B. (qui est aussi poète), enquête pour le compte de Yukiko dont il est amoureux et dont le père a disparu. Kaze, le disparu, a en effet été licencié parce qu'on a supposé qu'il en savait trop sur des opérations financières dans les mois qui ont suivi le tsunami. Et du coup, son honneur est mis en cause, sa vie est en danger. Il n'a qu'une solution: quitter sa femme, sa maison, et s'évaporer. Autrefois,
Les criminels ou les gens qui avaient une dette d'honneur allaient se purifier aux sources du mont Fuji. (...) ils entraient dans les bains de vapeur et ils disparaissaient. C'est pour cela qu'on les appelle des évaporés.
Avec Richard B. nous découvrons le sort des SDF, par exemple investissant le soir le parc de Ueno à Tokyo (comme je l'avais constaté moi-même en 2012).
Le Japon, dit-on, a l'habitude:
C'est comme si le pays n'en finissait pas de sortir des eaux, menacé par des vagues et les soubresauts de ses profondeurs. Le "monde flottant", vois-tu, ce n'est pas qu'une image. (...) Ce sont des temps où chacun peut refaire sa vie, repartir à zéro. Les cartes du destin sont rebattues, ce sont des temps d'espoir malgré tout.On les voyait ainsi autrefois.
Mais ce que l'on voit, en fait, c'est l'aggravation de la situation depuis les catastrophes de mars 2011, et surtout le rôle de la pègre japonaise (les yakuzas) dans la spéculation sur les terres inondées par le tsunami, retardant pour cela l'arrivée des secours tandis que le gouvernement compromis est impuissant.
Les hommes de Gion avaient investi massivement dans la reconstruction avant même que la catastrophe ne devînt officielle, que les dégats ne soient rendus publics.
Alors Kaze s'emploie à reloger secrètement d'autres évaporés, qui ont perdu la maison qu'ils n'avaient pas fini de payer,
des gens que la vie moderne avait endetté jusqu'au désespoir, des gens dont le symbole de la vie moderne, la centrale nucléaire et ses promesses de débauche d'énergie, avait rendu la terre inhabitable, des gens auxquels les conditions de vie moderne, ses emplois non qualifiés de plus en plus précaires aux salaires si bas qu'ils étaient obligés d'en cumuler deux, parfois trois, ne permettaient pas de s'en sortir.
L'histoire d'amour heureusement met un peu de douceur dans ce bilan sinistre, dans cette image bien sombre de la réalité sociale japonaise, image scandaleuse des magouilles financières d'aujourd'hui.
Commentaires
Bonjour Christine Ce bouquin me parait très intéressant et je vois que la misère n'est pas que chez nous remarque je le savais lol , ici sur Paris il fait trsè froid je te souhaite une bonne fin de semaine bises.
Bonjour Christine, voilà donc le livre qui a occupé ton WE. Déjà le titre me plaît. Et tu donnes envie de le lire. Les chats ont été sages pendant la lecture? les miens ont tendance à vouloir tourner les pages à ma place! J'ai aussi passé une bonne partie du WE à lire, surtout une pile de journaux qui s'étaient accumulés. Et dimanche j'ai pu prendre des photos de neige dans le jardin public et autour de chez moi.
Il paraît que la neige arrive dans le midi?
Bonne journée,
Léa
bonsoir ma douce Christine,
je te souhaite un bon début de semaine.
Ce bouquin me parait très intéressant.
Ce phénomène existe et est bien réel.
Grosse bise
Cricri
Merci, je ferai bientôt la suite de mon blog .
Bonsoir Christine, toujours des profiteurs, c'est terrible de spéculer encore sur une population démunie...
Merci du partage, Christine, bonne soirée et un bon dimanche, fanfan
Bonsoir,
Merci pour ce récapitulatif de ce livre...
il me tente bien.
bonne soirée et bon dimanche
Bises