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Ce qui reste de nos vies, de Zeruya Shalev

C'est un roman captivant et bouleversant. Hemda, qui a été élevée durement par son père dans un kibboutz en Israël, va mourir. Ses deux enfants, sa petite-fille,  se retrouvent à son chevet.

Cet instant  qui a inversé l'équilibre entre les souvenirs et les espérances, d'où a-t-il donc surgi?

L'occasion de réfléchir à la vieillesse, au passé,

Mendier un peu de chaleur et de tendresse, voilà à quoi elle en serait réduite (...)

aux rapports familiaux et... à l'avenir!

Même le chat qui saute dans ses bras ronronne sur un rythme régulier apaise-toi, résigne-toi, contente-toi, de toute façon tu n'auras pas gain de cause, de toute façon, à partir de maintenant et pour toujours, la vie ne sera plus qu'un rafistolage entre compromis et acceptations, grandes pertes et petites joies, telle est la marche du monde, qui es-tu pour vouloir l'inverser.

Il y a pourtant dans la vie des moments décisifs, des moments pour faire des choix et s'affirmer. Pour Avner, son fils préféré, et pour Dina sa fille, la mort de leur mère n'est pas seulement une fin.

(...) j'ai compris  quelque chose au sujet de l'amour, ne te moque pas,  même si ce que te raconte te paraît ridicule, à vrai dire,  pas sur l'amour mais sur moi-même, j'ai compris que je ne voulais pas vivre sans amour, ou plutôt pas mourir sans amour (...)

Que reste -t-il de nos vies, à travers ce qu'on laisse, ses enfants, ses oeuvres, son action? Une bonne question que pose Zeruya Shalev, à laquelle elle apporte une réponse libératrice et optimiste.

Le roman est aussi une réflexion sur Israël, le pays, sa politique,  la patrie choisie - comme on dit la mère patrie -  et les rapports que l'on peut entretenir avec celle-ci.