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Les 7 roses de Tôkyô, d'INOUE Hisashi

       Ce roman japonais se déroule entre le 25 avril 1945 et avril 1946. Un honnête homme, marchand d'éventails et cultivé, tient son journal au jour le jour. C'est la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais sont alliés aux Allemands contre les Américains et la propagande officielle clame que le Japon va gagner sans aucun problème. Mais voilà, ce Candide japonais, nationaliste bien sûr, remarque certains dysfonctionnements, certaines anomalies, des combines, et les note sans aller jusqu'à chercher une explication...

Alors qu'elles (les lycéennes) sont à un âge où l'on rit pour la moindre baguette qu'on laisse échapper à table, pas un seul muscle de leur visage ne tressaille; au lieu de prétendre que c'est parce qu'elles ont "atteint la sérénité", ne vaudrait-il pas mieux dire tout simplement  que c'est parce qu'elles manquent de romans, ou de poésie, de chocolat, de jolis atours,  et aussi d'amour? Bref, ces jeunes filles n'ont pas de jeunesse. De toute façon elles n'en n'ont plus pour bien longtemps à vvire.

       Avec un humour - humour noir - digne de Voltaire, INOUE Hisachi, raconte cette année qui vit la chute du Japon, les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki, l'occupation américaine. Fonder une

Association pour exiger des réparations de la part des Etats-Unis, auteurs de bombardements de masse  barbares et aveugles, à commencer par les lâchers de bombes atomiques

n'est pas si facile.

       Mais comment notre héros, pour défendre la langue japonaise et sa complexité, va-t-il devenir un résistant? Et qui sont les 7 roses de Tokyo, quel est leur rôle exact? La première moitié du roman fourmille d'anecdotes sur la vie quotidienne, la seconde moitié joue sur le suspens.

       Un roman étonnant, d'autant qu'en édition de poche... il ne fait pas moins de 960 pages. Un régal à déguster par petits morceaux.