J'ai entendu parler de ce livre, Les Bateaux ivres, fin octobre ou début novembre, sur France Inter à 18h. Et je ne regrette pas de l'avoir acheté, même si sa lecture est bouleversante.
Aujourd'hui, ma Mère la Méditerranée est en deuil, ses vagues pleurent un sel amer, ses plages roulent des corps gonflés, ses ports s'encombrent d'épaves trouées, ses quais résonnent du bruit des secours. Le flux continue, régulier, suicidaire.
La Méditerranée, c'est l'histoire d'Ulysse, que l'on étudiait au collège, dérivant d'est en ouest, déjouant les pièges mais trouvant aussi de l'aide.
Ulysse l'émigré voyageait à travers un monde magique, entre dieux et démons, un parcours initiatique dont le but obstiné était de revenir chez lui (...)
D'ailleurs que signifie migrant? Entre un réfugié économique, politique, un expatrié, un rapatrié, etc. la différence est-elle celle de l'argent ou des
intérêts de la nation (?)
Jean-Paul Mari est un reporter expérimenté, lettré, son oeuvre est reconnue par de nombreux prix. Ici, il ne nous parle pas des migrants comme aux infos de TF1 mais de la réalité: des cadavres, des viols, de la traite des plus faibles, essentiellement la traite des Africains des pays d'Afrique noire.
En quelques années, près de cinquante mille Erythréens ont été pris en otage dans le Nord-Sinaï. Entre dix et douze mille n'en sont... jamais revenu. Pris en otage, séquestrés et torturés sans relâche. Leur histoire est celle d'un long voyage en enfer.
Et il faudrait parler des viols systématiques des femmes à chaque passage de frontière, pour obtenir le fameux sésame. On est dans le réel... Qui écrira un jour l'histoire de ces femmes humiliées et courageuses?
A travers quelques histoires, celles de Robiel, d'Abdhelaziz, de Zachiel ou de Fassi...; à travers quelques lieux: Calais, Tanger, la Turquie, la Grèce, la Guinée, Lampeduza..., l'auteur dresse un portrait effrayant de ce qu'est devenue notre "humanité".... On croit savoir, être bien au courant. Mais la réalité est pire. Il faut lire ce livre, mêmesi sa lecture est parfois insoutenable.
Pourquoi accepter tant de souffrance? Pourquoi marcher vers un destin tragique? Pourquoi aller droit vers la mort? (...) Sur le chemin, la faim, la soif, la douleur, l'humiliation, la prison. Ils sont prêts à tout. Même s'ils ne le savent pas encore qu'il y a aussi la torture, le viol, la folie, la mort.Un sur douze meurt en chemin, estiment les experts. un sur douze.
Commentaires
Bonsoir Christine, c’est terrible, on a du mal a croire que de telles horreurs existent, et pourtant ! Les politiques devraient intervenir pour empêcher ces cruautés...
J’ai pu voir les photos de Fontainebleau...
Demain, je rentre en Normandie...
Bises et bon mercredi, fanfan
Bonsoir ma petite Christine,
je n'ai pas l'impression que ce livre soit joyeux.
Bonne fin de soirée.
Bisou