C'est un gros livre (703 pages) qui m'a passionné: l'histoire de Pauline Dubuisson. Pauline Dubuisson? J'en ai déjà parlé dans un article (fin mai 2015) à propos du roman de Jean-Luc Seigle: Je vous écris dans le noir. Ce roman racontait de façon un peu romantique le destin hors du commun d'une jeune fille, conditionnée par l'éducation de son père, qui tue son amant et finit par se suicider, poursuivie par son passé.
Dans cette biographie de Philippe Jaenada, on a l'impression parfois d'avoir à faire à un autre personnage, tant l'enquête est minutieuse. Qui est Pauline? Pourquoi cette jeune fille intelligente a-t-elle été jetée dans les bras et le lit des nazis par son père, pendant la Seconde Guerre Mondiale? Comment ces évènements vont-ils conditionner sa vie future, briser ses rêves de devenir médecin, et plus tard encore, au Maroc, lui interdire de connaître enfin une vie apaisée et sans arrière pensée?
La petite femelle est une femme libre avant l'heure.
(...) dans un monde où pour l'instant la grande majorité des femmes n'a pas d'autre droit que celui de choisir, si le mari est gentil, la couleur des vêtements du petit et ce qu'on met dans la soupe - pas même celui de décider ou non de se reproduire, d'ouvrir un compte en banque ou de travailler (...)
Elle est dépendante de son éducation; et surtout très dépendante d'un monde machiste, celui des libérateurs de la dernière minute, prompts à rendre la justice par l'humiliation et le viol collectif, celui des médias, déjà, celui de la police et de la "Justice".
Ce n'est pas son geste qu'on exècre, c'est elle. Comment peut-elle espèrer ne pas être piétinée en public, pour ne pas dire lapidée, mise en pièces sans possibilité de se défendre?
Fabuleux récit du procès où l'on voit que selon le ténor du barreau que l'on a avec ou contre soi, tout peut basculer.
(...) je crois que les avocats et les magistrats qui l'ont jugée, massacrée, ont menti (...) ils ont triché dans l'enceinte du plus grand tribunal de France, pour écraser une jeune femme de vingt-six ans comme une punaise.
On croise ici des avocats célèbres, Floriot, Lindon, mais aussi le jeune Jacques Vergès indigné qui décidera de sa carrière à cette occasion.
L'interrogatoire n'avait qu'une fonction: humilier pour humilier.
Si, au début, les interventions du narrateur, empreintes d'humour, m'agaçaient un peu, je comprends mieux leur rôle: apporter quelque chose d'humain à ce destin inhumain. L'auteur défend ces femmes:
elles étaient dominées, malmenées , elles se débattaient comme elles pouvaient: mal.
Il ne faut surtout pas avoir peur du nombre de pages, ce livre-là est un témoignage essentiel de l'histoire des femmes et de tout un pays pendant et après la seconde guerre mondiale.
Commentaires
ce doit être passionnant mais en ce moment mon neurone est fatigué je lis des petits romans et suis reparti avec mon xanax
Ptit bonjour Christine une Amie Seringa en parle aussi,un gros pavé qui vaut le coup,rire,et souvent quand un livre passionne on ne voit pas les pages,merci du com,bon apm à vous,bizzz.
Bonjour Christine oui je me souviens bien de ce billet dont tu parle notre amie Seringa à fait un très bon billet au sujet de cette femme qui à eu une vie très mouvementé c'est le moins que l'on puisse dire lol et ton billet est très bon et résume bien le livre qui doit être très intéressent à plusieurs nivaux et notamment comme tu dis sur 'histoire des femmes et de tout un pays pendant et après la seconde guerre mondiale
J’espère que ta petite Minette va bien , ici on à du soleil mais un vent très froid je te souhaite une bonne fin d'après midi bises.
bonjour christine
j'ai repris mon retard de lecture de ton blog
c'est surement un beau livre, je suis contre ses avocats sans scrupule
bonne journée
René
Bonsoir Christine, En Normandie, aussi, un début de Printemps et un dimanche bien gris...
Bises et bonne semaine, fanfan
Hello,
c'est un pavé que tu as lu.
Je vais bientot m'y remettre aussi.
Passe un bon dimanche,
bisous
Bonsoir Christine, cela me rappelle une histoire dont on parle en cemoment, d'une femme qui a été malmené pendant toute sa vie, et qui à bout, un jour a tué son mari d'une balle dans le dos, aujourd'hui, toujours emprissonnée très soutenue par sa famille...
Merci Christine, bon dimanche, fanfan