Frédéric Paulin: Que s'obscurcissent le soleil et la lumière.
Voici le troisième volume de Frédéric Paulin consacré aux conflits au Liban entre les années 1970 et la fin des années 1980. La situation est toujours aussi confuse entre les différentes communautés religieuses, chrétiennes, chiites et autres, elles-mêmes divisées entre elles, et les interventions extérieures: iraniennes, israéliennes, américaines, françaises... Ce sont ces dernières qui occupent une place importante ici: les calculs politiques de Jacques Chirac, François Mitterand, Charles Pasqua et les autres, en temps de cohabitation gouvernementale et d'élection présidentielle. où il est question de libérer des otages. De magouilles, peut-on dire, si on regarde le champ de ruines qu'est devenu le Liban. Une tragédie.
En même temps on quitte avec ce dernier tome des personnages de fiction attachants, le flic Caillaux, le conseiller Kellermann, Zia la terroriste, la famille Nada, les juges sous la pression des politiques, et les si humains, malgré tout, Sandra et Dixneuf, petite lueur au milieu de tant de turpitudes.
Compte tenu du délai de publication entre les 3 volumes, j'ai mis un certain temps, et un certain nombre de pages, à m'y retrouver parmi tous les personnages. Mais je me suis laissé emporter ensuite à la fois parce que c'est une époque que j'ai connue, les années 80, et par le talent du romancier.
"Les immeubles, ceux qui restent debout, même ici, semblent vides de leurs habitants. Il paraît qu'un tiers de la population beyrouthine a fui depuis 1975. La guerre semble menée d'abord contre la ville, à Beyrouth. Comme s'il fallait la détruire pour se l'approprier.
Les bâtiments sont détruits par les bombardements, mais d'autres se construisent dans le même temps. (...)
Beyrouth est touchée en son coeur. Les riches prospèrent donc ailleurs.
La Corniche s'est fait isoler par la guerre. La guerre dans le centre-ville de Beyrouth et près des grands hôtels, la guerre autour des camps palestiniens de la banlieue et des villes et villages côtiers de Damour et de Jneb ont fait du front de mer, ici, un no man's land."

Commentaires
ce livre doit etre dur à lire émotionnellement parlant,je ne sais si j'aurais pu l'aborder, on avait un ami libanais qui nous en parler de son pays à feu et à sang dans les années 81;82 et j'en avais les larmes aux yeux,il vivait dans l'inquiétude en permanence pour sa famille qui était restée là bas, lui était en France pour ses études et ce qui est bouleversant dans tout ça c'est que cela n'a guère évolué.....Que les guerres sont horribles....Très douce fin de journée gros bisous...