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Titre du blog : en chemin
Auteur : christineb
Date de création : 27-07-2011
 
posté le 10-12-2025 à 21:32:33

Lectures automnales (fin)

Bernard Minier : H

H  comme hiver, H comme Hécatombe, H comme…

Est-ce la fin du tueur Julian Hirtmann ? Une fois de plus, les intrigues s’entremêlent,  les doutes se multiplient. Un polar quoi…

 

« Entre indemnités de base, indemnités de résidence, indemnités de fonction, dépenses de représentation, frais de réception, etc., la République généreuse mère nourricière,  donnait son sein à ses élus des chambres haute et basse, des assemblées régionales, à ses ministres, à ses secrétaires d’Etat,  à ses directeurs de cabinet (…).

- Ouah ! s’exclama la policière en levant la tête et en se reculant pour mieux embrasser l’ours de yeux. C’est vous qui l’avez tué ?

Il sourit devant tant de naïveté. Il allait dire quelque chose quand elle prit les devants.

- Je plaisantais.

Ah bon, les flics avaient de l’humour, maintenant. Son sourire devint un peu forcé. »

 

 

H par Minier
 

Emmanuel Carrère : V13

Les 10 ans des attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan mais aussi au stade France et sur les terrasses de cafés parisiens) ont été l’occasion pour moi de me replonger dans cette terrible époque grâce à la télévision mais aussi en lisant  le compte rendu du procès qui s’est tenu de septembre 2021 à juin 2022 . Emmanuel Carrère en rend compte avec émotion et nuance.

 

« Jouant des coudes, je sors sur la terrasse où deux filles soûles draguent les gardes du corps, impassibles, des avocats généraux. Un type que je ne reconnais pas, il n’a pas dû venir souvent, me dit :

« Ça fait drôle, non, que tout cela se finisse sur une terrasse ? » Je hoche la tête, oui, ça fait drôle. « Les terrasses ont gagné ! » braille un type. Je m’éloigne et croise Aurélie qui rapporte une bouteille et des verres à  sa table. Je lui dis ce que nous nous disons tous : « Alors c’est fini… - oui, dit-elle, c’est fini… » Un temps, puis : C’était bien. Maintenant je peux rentrer à la maison. »

 

 

V13 : Chronique judiciaire par Carrère
 

 

Jean-Paul Kauffmann : L’accident

Pendant sa détention qui a duré 3 ans , Jean-Paul Kauffmann, otage au Liban, a beaucoup pensé à son enfance. A son retour il s’est rapproché de son village breton, Corps-Nuds. Quels souvenirs a-t-il gardés, en particulier d’un terrible accident automobile en 1949 où dix-huit jeunes footballeurs perdirent la vie ? Quelle fut  l’influence de son éducation catholique à travers deux prêtres que tout opposait ?

Journaliste et écrivain, l’auteur évoque avec sensibilité et même sensualité (en particulier  à travers les souvenirs des odeurs) sa jeunesse  et livre une méditation parfois mélancolique sur la vie.

 

« J’appartient en effet à ce continent perdu, « le vieux monde », : une société rurale d’avant la mécanisation, la France des Comices agricoles, des fêtes patronales, des kermesses paroissiales, qui croit au surnaturel. Un pays rythmé comme un siècle auparavant par la sonnerie des cloches, le cours des fêtes fixes et mobiles. Une époque où l’individu échangeait encore avec la nature sans volonté de la dominer ou de la détruire.

En ce début des années 50, j’étais trop jeune pour m’apercevoir que la connivence entre l’homme et son environnement jetait ses derniers feux. » 

 

 

L’Accident par Kauffmann