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Titre du blog : en chemin
Auteur : christineb
Date de création : 27-07-2011
 
posté le 28-12-2025 à 16:10:51

Lectures de décembre

Cédric Sapin-Defour : Où les étoiles tombent

Son amoureuse a eu un très grave accident de parapente. Mathilde va devoir subir une longue rééducation et Cédric tient le journal des progrès, des angoisses, des moments de solitude et de la solidarité des amis.

Une longue déclaration d’amour.

« Le premier regard entre nous est toujours fantastique. Au sens d’irréel. De ton lit numéro 4, tu me vois entrer, tu souris, et tu me fais un signe de la main comme si nous nous étions vus un quart d’heure avant. Cette scène te semble normale et face à cela il y a ma sidération de te retrouver, ce sont les grands écarts. Ce lit est comme au carrefour de deux galaxies lointaines. J’ai eu beau chasser la vision de toi morte, elle s’est insinuée en moi, j’ai son odeur collante, aussi je n’en reviens pas encore que tu sois vivante. Si la suite me donne la chance de vivre à tes côtés, chaque matin, ouvrant les yeux et te regardant vivre, avant toute chose je me pincerai un pli de peau Nous sommes là tous les deux, je t’embrasses, tu m’embrasses. »

 

Où les étoiles tombent par Sapin-Defour

 

 

 

Audur Ava Olafsdottir : Eden

Une correctrice de manuscrits et spécialistes des langues rares achète une propriété près d’un volcan islandais pour se ressourcer : elle décide de reboiser le terrain avec des bouleaux puis d’autres essences,  fait la connaissance des habitants du village voisin et donne à un jeune migrant la chance de pouvoir s’intégrer. Un roman sous forme d’éloge de la nature et du langage, plein de poésie et d’humour.

« (…) je pense à des poèmes sur les rivières, sur les ruisseaux qui babillent et je pense qu’ »en secret la rivière ravine, pierre après pierre, galet après galet, sous mes pieds, jusqu’au moment crucial », je pense à Ella Fitzgerald chantant « Cry Me A River » et voici brusquement que la déclinaison du mot « à », rivière, me vient au bout des lèvres – nominatif, accusatif, datif, génitif, singulier et pluriel -, je me dis que le destin de l’eau des glaciers et des brebis sont liés à travers l’une des formes les plus courtes de la langue islandaise, « à », et que dans sa déclinaison se cache le temps lui-même, se cache le mot « àr » qui signifie année.

 

Éden par Ólafsdóttir