en chemin

A quelques kilomètres de Narbonne... l'abbaye de Fontfroide.
Fondée à la fin du XIème siècle par des moines bénédictins, Fontfroide se rattache à l'ordre cistercien en 1145. Elle devient rapidement une des plus riches abbayes cisterciennes de la Chrétienté, bastion d'orthodoxie catholique face au pays dit cathare. En 1908, Gustave Fayet acquiert, avec sa femme Madeleine, l'Abbaye de Fontfroide qu'il s'attache à restaurer et y installe des œuvres commandées à ses amis peintres, notamment Odilon Redon qui peint deux grands panneaux pour la bibliothèque, 

Les différentes fenêtres de cette façade témoigne des remaiements successifs.

Et voici le réfectoire, le dortoir...

... et le couloir qui séparait les moines des frères convers, sorte d'ouvriers agricoles ou de domestiques du couvent...

Ouvertures vers l'extérieur...

Les vitraux de l'église sont magnifiques, qu'ils soient classiques

Lorsque Gustave Fayet et son épouse Madeleine d'Andoque achètent l'abbaye en 1908, la plupart des baies et des fenêtres sont béantes. En 1912, Gustave Fayet se lance avec Richard Burgsthal dans la création de la Verrerie des Sablons (Bièvres) d'où sortiront les 34 vitraux de l'abbatiale.

ou modernes comme ceux de père Kim:

En 2008, ont été posés dans la Chapelle des Morts de l'abbatiale 4 vitraux de l'artiste Kim En Joong

 ou encore le résultat d'un apprentissage:

Mais pour la roseraie, il faudra revenir en juin...

Narbonne est une jolie ville que nous avons parcourue, hélas, trop vite et le soleil manquait ce jour-là pour les photos... Ses monuments témoignent de son riche passé.

Voici le Pont des Marchands, sur lequel sont bâties des maisons. il reliait la Cité (où se trouve l'archevêché) et le Bourg, c'est à dire le quartier des bourgeois marchands. Il faut imaginer qu'il possédait 7 arches... pour franchir un bras de l'Aude. Aujourd'hui il passe facilement le canal de la Robine.

Place de la mairie:

un vestige de la Via Domitia qui reliait l'Espagne à l'Italie au IIè siècle avant notre ère:

Sur cette place, dans l'ensemble archiépiscopal,  les styles se mélangent. le donjon date du XIIIè siècle, la façade de la mairie du XIXè...

La cathédrale Saint-Just et Saint-Pastor est impressionnante; pourtant, inachevée, elle n'est constituée que du choeur gothique!

Les galeries souterraines de l'horreum romain servaient peut-être d'entrepôts:

Il ne fait vraiment pas chaud pour un début avril...

Mais terminons par un petit hommage poétique à la ville,

       La maison de l'arbre joueur est la maison où a vécu l'héroïne O-Tsuru avec son père médecin qui lui a appris le métier. L'histoire de ce personnage de fiction - une femme médecin dans le Japon du milieu du XIXè siècle, c'est impensable - se trouve mêlée à l'histoire du Japon: pays partagé entre l'empereur et le shogun qui gouverne, partagé entre le désir de protéger son identité face à l'envahisseur occidental et celui de découvrir ce qui se fait à l'étranger...

Là-bas, il y a le royaume de Corée et l'empire de Chine, dit Shinsai. Et tout le vaste monde. Imaginez-vous en train de grandir en voyant chaque jour ce spectacle, en sachant qu tout cela est accessible et qu'il vous est pourtant interdit de l'explorer.

      Une histoire romanesque du Japon, donc, pas désagréable à lire,  écrite par Lian Hearn, où j'ai retrouvé les souvenirs de Nagasaki et la présence hollandaise,

ou bien quelques détails sur la ville de Kyoto

Les toits de centaines de temples et de résidences, de milliers de maisons, étincelaient dans le soleil matinal. Combien de temps encore apparaîtrait-il si paisible, ce foyer millénaire de l'empereur, ce lieu où il s'accomplissait les rites sacrés reliant l'humanité aux dieux et assurant la sécurité du pays?

En 2001, Rubinstein publie le premier tome de la saga du clan des Otori, sous le pseudonyme de Lian Hearn. Le prénom fut choisi à cause de gilLian et le nom Hearn a été choisi en hommage à Lafcadio Hearn, écrivain irlando-japonais du xix^e siècle

       Et justement j'avais cru en commandant ce livre qu'il s'agissait de cet auteur, Lafcadio Hearn, écrivain gréco-irlandais, qui fit ses études en France puis aux Etats-Unis avant d'adopter le mode de vie et la nationalité japonaise, sous le nom de Koizumi Yakumo...

Une belle randonnée, malgré la pluie annoncée... Environ 15km et 650m de dénivelée cumulée.

Carte IGN au 1/25000: 2741ET

Départ du hameau de Thélisse, sur la route entre Anduze et Saint Jean du Gard.

Direction sud/est: nous rattrapons le chemin balisé jaune. A 398m (point coté) nous prenons à droite un chemin étroit qui nous mène à une clairière puis un chemin au sud/est; et au point coté 392 nous retouvons le balisage jaune qui nous conduit à Corbès, non sans avoir admiré les vues sur la vallée du Gardon de Saint-Jean.

Nous remontons ensuite (nord/ouest) par la combe de Fontlongue, la grotte de Vallaurie qui fut une cache camisarde, profitons des points de vue sur Mialet, mais aussi sur la Porte des Cévennes, à Anduze.

Le vieux châtaignier que nous avions vu debout il y a moins d'un an, n'a pas résisté.

Avant...

... Et aujourd'hui 

Un passage par la fabuleuse grotte de Rouville, qui pouvait contenir 900 protestants au XVIIè siècle...

 Une rando libre, une rando-livre, une rando-poche, avec un livre, un livre de poche, un livre dans la poche du sac à dos, dont on parle, que l’on se prête…

       Le mauvais temps nous ayant contre toute attente épargnées, Joëlle a pu nous faire faire une petite randonnée et nous avons parlé lectures en pleine nature...

       Joëlle, justement, a fait l'éloge d'un roman d'Henning Mankell: Le Fils du vent. Un jeune Suédois un peu perdu part dans le désert du Kalahari rechercher un insecte rare. C'est un petit Africain qu'il trouvera et ramènera en Suède. Mais l'intégration est difficile et l'enfant la fera, à sa manière. Des voyages intérieurs, un roman très beau et original.

       Françoise a proposé la lecture du Bâtiment de pierre, d'Asli Erdogan. Ici aussi il est question d'un voyage intérieur, celui de la narratrice qui évoque son passage par les prisons turques, la torture, et la reconstruction de sa personnalité. Un véritable poème dont on ne sort pas indemne. 

       Le Héron de Guernica, d'Antoine Choplin, raconte l'histoire d'un jeune peintre qui cherche à traduire en peinture la vie et la beauté des hérons dans les marais proches de Guernica; mais en avril 1937 les bombardiers allemands arrivent  et la ville est détruite... Plus tard, le héros découvrira l'oeuvre de Picasso. Gisèle a trouvé ce roman très beau, très poétique, pas du tout ennuyeux.

       Joe nous a laissé Le Clan du sorgho, de Mo Yan: le narrateur raconte comment son père à 14 ans  participa aux combats contre les envahisseurs japonais et vit sa mère mourir: poétique et violent.

       De la violence, il en est aussi question dans  le roman policier allemand qui se déroule au début des années 1930: Goldstein de Volker Kutscher, dont j'ai parlé sur ce blog p.53.