en chemin

       Birobijan: ce nom, je l'avais découvert il n'y a pas très longtemps dans le livre  d'Eric Faye et Christian Garcin: En descendant les fleuves, dont j'ai parlé précédemment. Coïncidence, le revoici dans le titre de ce gros roman, L'inconnue de Birobidjan. Il s'agit certes d'une histoire d'amour, d'aventures, qui se lit facilement, mais c'est aussi beaucoup plus. 

       A travers l'interrogatoire mené par une commission composée de  Wood, Cohn, McCarthy, Nixon..., que subit Marina Andreïeva Gousseïev, c'est un pan de l'histoire des Juifs de l'ex-URSS et des USA des années 1930-1950  qui est rappelé. L'héroïne, une actrice, qui se fait appeler Marina Apron,  raconte pourquoi elle a été poursuivie par la haine de Staline, comment elle a été exilée au Birobidjan, région juive dans l'extrême Orient russe, fondée en 1928; comment elle s'est intégrée à la population de cette région grâce au théâtre; comment elle a subi la répression et l'humiliation de la vie dans les camps staliniens;  comment elle a fui enfin aux Etats-Unis où elle sera arrêtée en 1950, en pleine chasse aux sorcières contre les communistes et ceux qui "dérangent".

       Est-elle  coupable d'espionnage au profit de l'URSS? reponsable de la mort de l'espion américain Michael Apron?

McCarthy sauta sur l'occasion:

- A votre avis, il vous suffit de raconter votre histoire pendant des heures pour que nous vous croyions, Miss?

Marina Andreïeva ne rétorqua pas. Elle les observa comme si elle était devant une meute de chiens surexcités. La résignation vida ses yeux de toute lumière. La fatigue l'enlaidit d'un coup. Elle ne trouva qu'un petit geste méprisant pour accomapgner sa réponse.

- Et vous, pouvez-vous prouver que je mens? Vous disposez du FBI, de la police.

       Ou est-elle une femme innocente, transformée par l'amour?

C'était différent. Comme voyager dans une autre existence. Connaître d'autres facettes de soi-même. Etre meilleure que ce qu'on est d'habitude. Aimer ce qu'on ignore, ne pas se soucier de soi...

       Marek Halter donne là une leçon d'histoire sur l'antisémitisme et le terrorisme d'état en URSS et aux Etats-Unis.

Dans l'oeil de la pierre, sur le sentier botanique de Chusclan?

Ou dans le site troglodytique de Lamanon?

Dans celui de cette fleur?

A moins que le paysage ne nous surprenne dans l'oeil du chat (ou plutôt du pylône à tête de chat...)?

La randonnée a déjà été décrite... à une autre saison (cf. article du 17/11/2011).

Voici quelques images plus printanières: 

On hésite encore entre hiver et printemps au château de Gicon...

Des fleurs, il y en a: le romarin, l'iris jaune:

Et le regard s'attarde sur la plus modeste qui perce dans la terre durcie par la sécheresse...

ou la plus lumineuse:

Et puis ,c'est déjà la promesse des figues:

Le printemps est bien là!

Une rando libre, une rando-livre, une rando-poche, avec un livre, un livre de poche, un livre dans la poche du sac à dos, dont on parle, que l’on se prête… 

       Monique propose un thriller: Le Passager, de J.C. Grangé. Une histoire très troublante de jumeaux.

        Joe a lu de Jean d'Ormesson: C'est une chose étrange que la fin du monde. D'où venons-nous? qui sommes-nous? où allons-nous?... Nous n'en saurons pas plus à la fin du livre. Mais ce "dialogue philosophique" est  agréable à lire.

        Gisèle propose Yanvalou de Lyonel Trouillot, auteur haïtien. C'est l'histoire d'un jeune avocat d'affaires, ambitieux. Un adolescent le somme de s'occuper de lui parce qu'il est originaire du même village et soudain la vie de cet homme bien intégré bascule. Un roman haïtien, très fort.

       Quant à moi, j'ai apporté Les Années douces, roman dont j'ai déjà parlé. J'ai découvert que Kawakami Iromi, auteur de ce roman subtil, est une romancière née en 1958 et que son livre a reçu le prix Tanizaki en 2000.

12km... sans dénivelée. L'itinéraire est simple; le balisage est modifié par rapport à la carte IGN et à celle du Conseil Général.

Du hameau de Franquevaux, nous partons en direction du nord/nord-ouest pour rejoindre le canal Philippe Lamour que l'on suit vers le nord-est.

C'est aussi le chemin d'Arles. lNous quittons ensuite le chemin de Compostelle pour nous diriger au sud vers  l'étang du Scamandre.

Tiens, tiens, des randonneuses...

Nous longeons le marais vers l'ouest jusqu'au pont de Franquevaux.

 Un petit tour dans le hameau...

Merci à Gisèle, Joe et Monique!

Franquevaux::

La tradition populaire prétend qu'il existait en ce lieu une ancienne ville qu'on désigne sous le nom de Caramignan. Cette tradition n'est appuyée par aucun document écrit, mais au sud de la chapelle on voit la terre jonchée de briques et de tuiles romaines.

L'histoire prestigieuse de l'abbaye cistercienne de Franquevaux commence au milieu du xii^e siècle au Castrum Belvedin (château de Beauvoisin). Celui-ci aurait appartenu aux Templiers avant de revenir à la famille du vicomte deNîmes.

En 1141 un groupe de moines envoyés par le jeune Ordre de Cîteaux requiert l'hospitalité du seigneur Pierre de Belvedin. Ils avaient traversé à pied la France, menés par le père abbé Galthérius, dans le but de fonder une abbaye. Celui-ci après une longue prospection, décide d'implanter son abbaye au milieu du pays camarguais. Pour cela il a tenu compte de l'isolement du lieu, de critères divers notamment telluriques, voire occultes…

En 1143 un gentilhomme du pays, nommé Pons-Guillaume, fit la donation de terres au bord du vaste étang de Scamandre. L'évêque de Nîmes, Aldebert, entérine cette décision, faisant de Galthérius (Gautier) le premier père abbé de cette épopée spirituelle. L'abbaye sera construite durant soixante dix ans avec les pierres des carrières de Fontvieille charriées par bateau sur un ancien bras oriental du Rhône. Rapidement, elle devient l'une des plus importante duLanguedoc.

Au xv^e siècle, l'instauration de la commande sonnera la fin de l’abbaye, en effet le roi récompensant ses nobles vassaux en leur offrant une abbaye, ils vont y puiser à loisir d'importants pourcentages.

Sur les ruines de l'abbaye, dont une grande partie des pierres a permis de construire les murs de ses maisons, un petit village comptant aujourd'hui une centaine d’habitants est né. Situé près du canal du Rhône à Sète et contre le plateau des Costières sur une route qui se perd dans les roseaux au milieu des étangs, Franquevaux connaît des jours silencieux et tranquilles entre le noir et le blanc des taureaux et des chevaux camarguais. À l'instar de Beauvoisin, commune dont il dépend, le hameau de Franquevaux fait partie du terroir viticole des Costières de Nîmes.