en chemin

Fukuoka/Hakata, samedi 20 et dimanche 21 octobre 2012

Fukuoka et Hakata étaient à l'origine deux villes distinctes qui ont fusionné en 1889; elles forment la plus grande ville de Kyüshu (1 358 800 habitants). C'est aussi notre dernière étape... Nous nous y rendons depuis Nagasaki en bus, moyen de transport économique puisque notre JRPass de 21 jours n'est désormais plus valable. L'occasion d'observer le bord de mer, les rizières, les forêts de cryptomères ou de bambous, les villages dans des vallées étroites.

Hakata est une ville animée, commerçante. Dans la galerie marchande, le long de la Hakata-gawa, on trouve de tout: du marchand de papier de riz au choix extraordinaire...

... aux agendas dont la couverture est pour le moins  surprenante en ces lieux!

Nous visitons au musée d'Art  Asiatique une belle exposition d'oeuvres d'artistes femmes asiatiques entre 1984 et 2012. Le Hakata machiya Furusato-kan,  musée des Traditions populaires, nous donne une autre vision  du Japon.

Hakata est une ville moderne où s'enchevêtrent les voies de communication au beau milieu des immeubles, comme nous pouvons le voir de la fenêtre de notre  confortable chambre, au New Simple Hotel:

Mais nous voici sur le quai, attendant la navette qui nous mènera à l'aéroport...

Hakata- Taipei (Taïwan), dix heures d'attente à l'aéroport de Tapei, et...

Je suis une femme libre. J'ai été, donc je sais être, une femme heureuse (...) Liberté et bonheur sont des états violents qui exigent, pour les soutenirs, une santé robuste.

       Dans Histoire d'une femme libre, Françoise Giroud fait un retour sur elle-même. Après sa séparation d'avec Jean-Jacques Servan-Schreiber dans l'été 1960, elle tente de se suicider. Pour guérir, elle se met à écrire ce récit jusqu'ici inédit. Elle y  raconte ses joies et ses souffrances depuis son enfance, le sentiment d'être différente que la pauvreté engendre. Elle évoque en particulier sa mère:

 (...) à l'inverse de la plupart des femmes qui ont eu des malheurs, elle ne gémit jamais en évoquant le passé, pas plus qu'elle ne l'enjolive ou se drape dans une dignité douloureuse. La vie, pour elle, c'est demain. Et demain sera beau.

       C'est le témoignage intéressant d'une femme  qui refuse la dépendance à la fois dans sa vie privée et sa vie publique, vis à vis des hommes comme vis à vis des partis ou des églises .

(...) l'art de gouverner sa vie se résume en quelques mots: "savoir ce que l'on veut". rien de plus malaisé. 

       Cependant pour qui, comme moi, connaît mal la vie de Françoise Giroud et le milieu de l'Express, les repères sont peu nombreux et du coup j'ai parcouru ce récit avec le sentiment que, pour y trouver un réel intérêt, trop de choses m'échappaient.

Nagasaki, jeudi 18 et vendredi 19 octobre 2012

Dernier regard sur Nagasaki avec, dans le jardin Glover, le musée des Arts du spectacle traditionnels, ses chars :

Nagasaki, ville cosmopolite? On y trouve un important quartier chinois, avec d'excellents restaurants,

... et puis au hasard des rues...

Eh oui, pas de doute, on se rapproche décidément de la fin du voyage...

Nagasaki, jeudi 18 et vendrdi 19 octobre 2012

Au XVIè siècle, Nagasaki était un port important qui accueillait les marchands portugais. Mais, lorsque le christianisme dont l'influence grandissait fut interdit, les marchands hollandais prirent leur place. Et quand les Japonais fermèrent leurs frontières, un siècle plus tard, l'enclave de Dejima, dans le port de Nagasaki, resta ouverte. Cette exception  dura jusqu'en 1855, année où fut signé un traité de paix et d'amitié entre le Japon et les Pays-Bas. On voit (à gauche sur la photo) la reconstitution  de ce quartier  dont on peut visiter les différents bâtiments.

On y trouve bien sûr les instruments indispensables des commerçants: le boulier et la balance. 

Au sud de la ville, un quartier européen a été reconstitué dans le jardin Glover où l'on voit d'élégantes demeures du XIXè siècle, comme la Former Glover House, la plus ancienne des maisons de style occidental:

 Au cours de la promenade, on rencontre la statue de la chanteuse  Miura Tamaki,  surnommée "Mme Butterffy" pour son interprétation du célèbre rôle dans l'opéra de Puccini dont la statue se trouve à proximité.

Un détail d'un costume de scène.

 Pourquoi ici? 

Pierre Loti voyagea au Japon en 1886 et situa dans la villa ci-dessous l'histoire de son roman, Mme Chrysantème, histoire qui inspira indirectement  l'opéra de Puccini, Mme Butterfly...

Nagasaki, 1904. Un jeune officier américain de passage, B. F. Pinkerton épouse une geisha de quinze ans, Chio-Chio-San (ce qui signifie en japonais « Madame Papillon »). Simple divertissement exotique pour lui, le mariage est pris très au sérieux par la jeune Japonaise. Après la cérémonie et après lui avoir fait un enfant, Pinkerton repart. Espérant son retour, elle lui reste fidèle et refuse de nombreuses propositions de mariage. Trois ans plus tard, Pinkerton revient au Japon avec sa nouvelle épouse américaine. Quand Butterfly comprend la situation, elle leur abandonne son enfant et se donne la mort par jigai en se poignardant

Mais pour l'instant cette histoire intéresse moins les écoliers japonais que les célèbres carpes du bassin de la Former Mitsubishi N°2 Dock House qui abritait les équipages au repos...

Nagasaki, jeudi 18 et vendredi 19 octobre 2012

De nouveau nous reprenons le train, les trains  devrais-je dire, puisque nous n'avons pas moins de trois changements entre Ibusuki et Nagasaki (419 km par la route)...

Aussi nous prenons nos précautions en achetant sur le quai un ekiben,  bentö bien fourni!

Arrivées à Nagasaki, nous allons boire un bon café ou du thé... au Tabibitojaya, charmant petit café: oui mais dans quelle tasse?

Comment présenter Nagasaki? Contrairement aux villes déjà visitées, ici l'influence de l'étranger, dès le XVIème siècle,  a marqué son histoire. C'est une ville moderne, animée,  et on oublie en s'y promenant son histoire tragique: l'explosion de la seconde bombe atomique, le 9 août 1945, tuant 75.000 des 245.000 habitants. L'histoire , on  la retrouve grâce à ce Mémorial  des 26 martyrs: 26 chrétiens crucifiés en 1597 (des Espagnols et des Japonais), les plus jeunes avaient une douzaine d'années.

A côté du Mémorial, l'église Saint Philippe et sa très discutable décoration.

Le temple de Fukasai-ji Kannon a la forme d'une tortue géante. La statue de la déesse Kannon, sur son dos, mesure 18m de haut.

A l'intérieur, un pendule de Foucault, le plus grand après Paris et Saint Pétersbourg, démontrant la rotation de la terre

Progrès de la science mais aussi la censure: dans les jardins du Shöfuku-ji, on peut voir un "four à livre", où l'on brûlait les écrits indésirables...

Nagasaki, mélange de tradition et de modernité comme en témogne ces toitures,

le Megane-bashi, reproduction d'un pont du XVIIème siècle sur la rivière Nakashima-gawa,

ou le Kanko Maru qui nous fait faire le tour du port, avec commentaires en Japonais...

 Et le soir nous expérimentons un sushi-bar tournant de la gare: les assiettes défilent devant nous, l'addition se calcule en fonction de la quantité d'assiettes consommées dont le tarif varie selon la couleur...