en chemin

Kyöto, dimanche 7 et mercredi 10 octobre 2012.

Une balade en ville et quelques images contrastées. Devant la gare, des chanteuses bravent le mauvais temps...

et dans le parc Maruyama-köen, le kimono s'accorde bien au téléphone portable.

 Les modes se croisent  dans les rue piétonnes de Higashiyama...

tandis qu'ailleurs il faut résoudre le problème du stationnement à l'aide de plaques tournantes et d'ascenceurs pour voitures:

La gare JR inaugurée en septembre 1997 et la tour de Kyöto donnent une image de modernité

Pourtant on croise quelques maisons de briques et de bois

et bien sûr les fils électriques dans les rues du centre qui mènent au Palais Impérial...

 Les sanctuaires sont présents, même dans les quartiers commerçants, et si  le dragon invite à se purifier, l'automate derrière sa vitrine et à l'aide de quelques yens  montre comment s'incliner pour prier, à moins qu'il ne prie à votre place....

Pour le dépaysementr culinaire, rien ne vaut le marché de Nishiki, en réalité une galerie couverte où les étals sont étonnants...

Kyoto, dimanche 7 et mercredi 10 octobre 2012

Autant le dire tout de suite: si Tokyo m'a tout de suite fascinée, Kyoto ne m'a pas plu. C'est un avis très personnel. Cette grosse ville, 1,47 million d'habitants, à 513 km de la capitale, est étendue et bruyante. L'essentiel de son attrait touristique se situe à l'ouest où sont concentrés les temples, entourés de leurs jardins et parcs.  J'en avais tellement entendu parler, ville incontournable, 17 sites inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco... que peut-être  je m'attendais à autre chose.  Mais évidemment, ces sites sont magnifiques, évidemment il faut aller à Kyoto. Et ouvrir l'oeil...

Alors commençons par ce patrimoine exceptionnel et cheminons du nord au sud: Ginkaku-ji, le pavillon d'argent, élevé en 1482 avec ses bâtiments,

ses jardins,

son  sable blanc ratissé pour représenter des figures symboliques peut-être le Mont Fuji entouré de vagues... 

Un peu plus au sud, Hönen-in; les jardins sot entretenus avec soin.

On emprunte le chemin des philosophes, un peu trop touristique à cette heure pour philosopher

En passant on croise Otoyo shrine, paradis des animaux... où l'on peut vérifier que quand le chat dort... les souris...

On arrive au Eikan-dô avec ses superbes longues galeries reliant les temples du site entre eux,

 et le Boudha regardant par-dessus son épaule: Amida Mikaeri

A Nanzen-ji, plus au sud,  nous nous laissons entraîner par la vue d'un aqueduc insolite dans ce cadre religieux et de son héron

pour partir par des chemins de traverse... jusqu'aux jardins de Chion-in.

Plus au sud encore, il y a  le Sanjüsangen-dö abritant 1001 statues de Kannon aux 1000 bras, temple impressionnant mais les photos sont interdites sous peine de confiscation de l'appareil... Alors je me contente de l'extérieur!

       Ce roman, prix Goncourt 2012,  raconte l'histoire de deux étudiants en philosophie qui reprennent la gérance d'un bar dans un village corse où l'un est né et où l'autre a passé toutes ses vacances.Ils connaissent le succès puis la déchéance. Les longues phrases de Jérôme Ferrari accompagnent  leur histoire mais aussi celle du grand-père, Marcel, et de certains membres de la famille ou de la communauté qui se retrouve au bar.

       La conclusion est pessimiste, en accord avec la morale de Saint Augustin dans le discours qui donne son titre au roman: Le Sermon sur la chute de Rome.

Depuis quand crois-tu que les hommes ont le pouvoir de bâtir des choses éternelles? L'homme bâtit sur du sable. Si tu veut étreindre ce qu'il a bâti, tu n'étreins que du vent. tes mains sont vides, et ton coeur affligé. Et si tu aimes le monde, tu périras avec lui.

Deux noms pour une autobiographie? En réalité Joseph Anton est le pseudonyme que Salman Rushdie portera en Angleterre tant qu'il  demeurera caché, sous étroite protection policière,  à cause de la fatwa lancée contre lui à la fin des années 80. Joseph comme Joseph Conrad et Anton comme Anton Tchekov, deux écrivains  qu'il admire. A cause de ce dédoublement, de ce changement d'identité, de la privation de liberté, il raconte sa vie à la troisième personne.

Cette Autobiographie parle des années de peur, de sa lutte pour survivre tandis qu'au nom d'une religion intolérante on le condamne à mort pour ses écrits: Les Versets Sataniques. Comme plus tôt les nazis firent des  autodafés et voulurent "purifier"  la culture allemande... Condamné à mort par un gouvernement étranger, au nom d'une religion,  et poursuivi alors qu'il vit en Grande-Bretagne...

Salman Rushdie parle rapidement de ses jeunes années, jeune garçon exilé en Angleterre pour étudier tandis que sa famille réside en Inde. Ses débuts difficiles comme romancier parce qu'il lui manque des racines fondamentales:

L'émigration arrachait toutes les racines traditionnelles de l'individu. La personne enracinée prospérait dans un endroit qu'elle connaissait bien, suivait des habitudes et des traditions qui lui étaient familières ainsi qu'à sa communauté, parlait sa propre langue au milieu de gens qui en faisaient autant.

La solution se trouve dans les réponses à ces questions:

Qui aimons-nous? Que pouvons-nous abandonner et que devons-nous conserver? En quel lieu sommes-nous heureux?

Mais l'ouvrage est surtout consacré aux années qui ont suivi la condamnation proclamée par l'Ayatollah Khomeiny le 14 février 1989. Salman Rushdie devra se battre dans la clandestinité pour préserver sa vie privée, continuer sa carrière d'écrivain, pour défendre ses principes de laïcité et de liberté, même devant ceux qui se disent démocrates. Mais la politique a parfois des raisons....

Il vivait à une époque où la littérature semblait perdre de son importance. Il voulait en faire une partie intégrante de sa mission, insister sur l'importance vitale des livres et la nécessité de protéger les libertés qui leur permettent de voir le jour.

Il est nécessaire, pour lutter contre ce terrorisme intellectuel ou religieux, de savoir ce que l'on veut défendre,

(...) la littérature, la générosité, l'eau, une répartition plus équitable des ressources de la planète, le cinéma, la musique, la liberté de pensée, la beauté, l'amour.

Aussi nous dit-il:

Ne laissez pas la peur dominer votre vie.

Après une balade dans Beaucaire...

... Et pendant un excellent repas à l'Epicerie de Cécile, où la patronne nous a fait déguster, entre autres, le foie gras maison et la glace aux cèpes,...

... Avant la visite intéressante du musée Soleiado de Tarascon, conduite par la styliste Nicole Barra entrée dans la maison en 1950, et grâce à qui nous avons eu une visite "vécue"  et passionnée...

Voici quelques échanges littéraires:

       Kenzaburo Oë, dans Une Affaire personnelle, évoque la naissance de son fis handicapé. Gisèle  a trouvé que ce livre était dur, mettait mal à l'aise et qu'il était difficile d'en parler.

Françoise reste au Japon avec Les  Années douces, de Kawakami Hiromi, l'histoire d'une jeune femme qui rencontre dans un bar un ancien professeur. Entre ces deux êtres se noue une relation affectueuse. Quelques moments superbes comme le récit d'une cueillette de champignons.

J'apporte, de Patrick Deville, Peste et Choléra: le récit de la vie d'un scientifique autant aventurier, qui préféra le Vietnam aux laboratoires parisiens. Un homme qui au soir de sa vie, se mit à traduire du latin, pour ne pas rester inactif...