en chemin

Ibusuki, mercredi 17 octobre 2012

Pendant la nuit il pleut et le lendemain la chaleur est moite. Plus question de monter au sommet du Kaimon-dake (924m), caché dans les nuages,  comme nous le souhaitions. Nous nous rendons donc en train à la station de Kaimon et prenons au nord le chemin du

 lac Ikeda.

Nous nous arrêtons pour visiter le  Hirakiki shrine.

Beau sanctuaire où sont exposés des objets anciens: masques, paravent de bois, costumes...

 La puie se met à tomber et nous poursuivons notre chemin dans la campagne: un bouddha surveille les travaux des champs.

Nous trouvons refuge au Tosenkyo -köen Sömen Nagashi:

dans ce restaurant les nouilles froides, trempées d'eau de source, tournent dans une sorte d'égouttoir; on les saisit avec les baguettes et on les assaisonne de sauce. c'est délicieux. 

Nous prenons un bus pour nous rendre à la pointe sud de l'île, à Nagasakibana. Le temps se lève, le Kaimon-dake se découvre et laisse découvrir  sa chevelure blanche, il est trop tard pour monter au sommet...

Nous sommes encore au Japon mais les boutiques touristiques évoquent déjà d'autres parties de l'Asie. Au loin , on devine une de ces îles du sud-ouest qui continuent le Japon, peut-être Iö-jima

On imagine que cet horizon laisse  l'oiseau rêveur...

 Il n'est pas le seul... Ainsi, parties du nord du Japon, nous en avons atteint le sud... C'est  la fin symbolique du voyage, même s'il nous reste quelques jours encore avant le retour en France.

Un petit arrêt à notre onsen préféré... Le soir, au cours du repas, un Japonais en vacances (ils sont trois, un couple et un homme seul dont nous comprenons qu'il se trouvait à Sendaï au moment du tsunami)  nous fait goûter la boisson de Kyushu: le shöshü, alcool à base de riz, mélangé à de l'eau chaude (moitié-moitié) ou avec du thé froid. C'est sympathique même si la communication n'est pas facile.

Ibusuki, mardi 16 octobre 2012

Nous aurions pu, au départ de Kumamoto suivre le circuit touristique traditionnel qui passe par le Mont Aso et Beppu, célèbre pour ses onsens. Mais pour notre dernière semaine nous avons préféré pousser jusqu'au sud de Kyushu, à plus de 2500km de notre

étape la plus au nord, Asahikawa (Hokkaïdo). A Kumamoto nous empruntons un shinkansen et apercevons entre les tunnels, des forêts de bambous et un relief accidenté.

Puis à la gare de Kagoshima nous sommes conduites par une employée empressée jusqu'au wagon d'un superbe petit train tout en bois, placher compris, avec sièges face à la vitre panoromique donnant sur la Kinkö-wan (Kagoshima bay)

 A la gare d'Ibusuki, une fontaine accueillante pour tremper les pieds tout en papotant...

Ibusuki est surtout connue pour les bains de sable chaud. Mais nous faire ensevelir ne nous tente pas...

Aussi, sur les conseils de l'aimable patron de l'auberge de jeunesse (Tayama Youth Hostel), nous nous rendons en bus au Flower Park Kagoshima, riche de 24 000 mille variétés de plantes, pour admirer les plates bandes fleuries, les gros palmiers, les hibiscus colorés...

... au fond, le Kaimon dake.

Un nouveau bus nous conduit dans un fabuleux Tamatebako Onsen, face à la mer de Chine: un moment d'intense relaxation dans l'eau brûlante dont nous profitons jusqu'au passage du dernier bus de la journée.

Le soir, l'air est chaud et humide, ce qui n'augure rien de bon pour notre randonnée du lendemain!

       Ce roman norvégien raconte l'été d'une fillette dont les parents ont récemment divorcé. Comme le titre, Je m'appelle Lotte et j'ai huit ans, l'annonce, le récit, même s'il est écrit à la troisième personne, témoigne des sensations et des sentiments intimes de la fillette.: admiration pour son père qui, lui, a surtout hâte de refaire sa vie,  avant qu'elle ne constate sa lâcheté, ambivalance des sentiments envers sa mère, dépressive, injuste, mais dont elle partage le sentiment d'abandon.

       Heureusement il y a les grands-parents paternels, la grand-mère surtout, qui finira par comprendre ce que ressent Lotte au cours de cet été où elle aura beaucoup mûri.

Lotte renifle, un long reniflement qui se termine par un sanglot. Grand-mère se retourne et Lotte vient enfouir son visage contre son corps en la serrant très fort; ses mains n'arrivent pas à faire tout le tour. Sans cesser de remuer dans la casserole, grand-mère lui caresse le dos avec sa main restée libre. Elle la caresse un bon moment.

Anne B. Radge, dans des chapitres qui racontent alternativement des scènes de la séparation et des moments de cet été  à la campagne, fait ici un récit sensible, j'ai envie de dire "impressionniste".

Dans deux semaines elle part. Sur les lames vernies du plancher, il y a des visages dans les noeuds du bois. Bientôt, sous sa couette à Trondheim, elle repensera à cet instant; le cliquetis régulier du métier à tisser, le feu qui crépite, l'odeur de la viande salée et de la laine, l'épaisse lirette sous son ventre(...) Le temps pourrait s'arrêter ici et maintenant, avec le visage de sa grand-mère traversé par la chaîne et concentré sur le mouvement de la navette à la queue en laine touffue.

Kumamoto, lundi 15 octobre 2012

Nous rejoignons la dernière île de notre périple, Kyüshu, dans un shinkansen qui circule à grande vitesse, le plus souvent dans un tunnel ou entre de hauts murs; c'est à peine si l'on s'aperçoit que l'on passe d'une île à l'autre! 

On aperçoit sur le quai les inscriptions qui indiquent le nom du train et le n° de la voiture: dans toutes les gares, on doit se mettre en file derrière... sinon un employé vient aussitôt nous "remettre à notre place"

Notre première visite est consacrée au Suizenji-köen, un grand jardin qui représente les 53 étapes du Tokaïdo, la route qui reliait Edo, la capitale, à Heian-kyö (Kyöto).

C'est un joli jardin, qui nous impressionne cependant moins que ceux que nous avons visités à Takamatsu ou à Nara.

Les tortues, elles, apprécient...

Inari shrine

Izumi, shinto shrine

Puis nous nous rendons dans l'impressionnant château construit entre 1601 et 1607, incendié et reconstruit au XXè siècle.

Du 6ème étage du donjon, il y a malheureusement trop de brume pour apercevoir le mont Aso, volcan dont le cratère mesure 128km de circonférence.

Nous visitons enfin le Kyu-Hosokawa Gyobutei, ancienne résidence de samouraï. Les pièces se succèdent, les galeries font le lien entre les pièces et avec l'extérieur.

La cuisine

La journée se termine par un dîner bien japonais (à part une incroyable petite salade de fruits en boîte!)

avec vue sur la ville, avant de rejoindre notre chambre d'hôte, Higoji minshuku, moins luxueuse que la demeure des samouraï; mais le propriétaire nous a aimablement véhiculé. 

Miyajima, dimanche 14 octobre 2012

Le soir tombe, la mer monte...

Il est temps de rentrer à Hiroshima. Non sans avoir auparavant visité le Itsukushima shrine déserté par les touristes

Chacun peut vaquer alors à ses affaires...

Le soir tombe et il est temps de reprendre le ferry: on vend dans la rue ces brochettes de poisson.

A la gare d'Hiroshima, le soir est tombé, nous mangerons la spécialité locale: l'okonomiyaki

aux huitres... c'est délicieux et nourrissant!

L’okonomiyaki d’Hiroshima (Okonomi = ce que vous voulez , yaki = cuit/ grillé) est une sorte de galette japonaise à base du chou avec de nombreux ingrédients entassés, basiquement du porc, des oeufs, des germes de soja et des nouilles, mais on peut en ajouter d’ autres, par exemple, de la seiche, de la crevette etc ...

Dernière nuit sur Honshu, début de la dernière semaine de ce voyage au Japon...