en chemin

randonnées, voyages, lectures, nature

le 12-11-2025 09:56

Lectures automnales (suite)

Dror Mishami: Au ras du sol. Journal d'un écrivain en temps de guerre. 

Dror Mishami est un écrivain israélien. Le 7 octobre 2023, il est à Toulouse lorsqu'il apprend l'attaque du Hamas. Il rentre à Tel-Aviv rejoindre sa femme et ses enfants. Il va dès lors tenir un journal intime du 7 octobre au 10 mars suivant. Il y note à la fois des évènements de la vie quotidienne rythmée par les bombardements, sa peur pour sa famille, ses doutes. Mais il réaffirme aussi sa conviction, malgré l'horreur des massacres ou justement à cause de cette horreur,  que seule une solution pacifique permettra aux deux peuples, israélien et palestinien, de vivre côte à côte et dans la justice. C'est un livre très émouvant.

"on a eu plusieurs cas (certains dans les mois précédant le massacre) de Palestiniens qui se sont présentés au commissariat pour signaler des pratiques abusives, harcèlement ou licenciement avec confiscation de salaire par leur employeur. (...) Là l'officier du renseignement s'interrompt.

Il est prêt à envisager qu'un Palestinien venu au commissariat se plaindre d'abus en ait profité pour espionner les policiers, mais refuse de considérer ces abus comme faisant partie intégrante de l'histoire (peut-être qu'il n'y prête pas foi?). C'est là que commence la littérature: imaginer l'histoire du Gazaoui qui se réveille à l'aube, poireaute dans la longue file d'attente au point de passage pour entrer travailler en Israël, franchit des contrôles de sécurité très stricts, est retenu pour interrogatoire dès qu'il traîne dans un lieu public car il éveille des soupçons, travaille sur les chantiers à construire des immeubles où habiteront des Israéliens ou dans leurs champs à assurer leur récolte, les voit jouir d'une totale liberté, se trouve à la merci d'un patron qui sait que son employé a besoin de ce maigre salaire et que la loi et les forces de sécurité sont de son côté.

Et cela année après année." 

 

Au ras du sol. Journal d’un écrivain en temps de guerre par Mishani

 

 

Olivier Norek: Dans les brumes de Capelans.

Un polar entre France et Saint-Pierre et Miquelon, un policier marginal et taciturne, le capitaine Coste, de vraies et fausses victimes, un tueur en série...

De quoi passer un bon moment de lecture.

"Trois soleils auraient pu se lever ce matin sans qu'ensemble ils fussent capables de traverser la brume qui fonçait sur l'île. Comme un nuage épais et gigantesque tomberait d'un fabuleux orage pour s'accrocher sur l'océan et fondre sur Saint-Pierre, la brume avala les bateaux amarrés au loin, puis le port, puis les plages et les criques. Elle s'insinua ensuite dans les rues, suivant leurs courbes, grimpant les côtes sans effort, dévalant les pentes comme la fumée poisseuse d'un incendie extraordinaire, butant sur les maisons pour les engloutir enfin, faisant tout disparaître jusqu'aux hommes." 

 

Dans les brumes de Capelans par Norek

 

 


Commentaires

 

1. seringa  le 12-11-2025 à 16:01:24  (site)

Ah, Saint- Pierre et Miquelon, chaque été, je rêve d' y émigrer.
Ce polar est pour moi !!!...
Bonne semaine chère Christine. Bises.

 
 
 
le 08-11-2025 20:51

Junas

Junas, dans le  Gard,  est réputé pour ses anciennes carrières, un lieu de balade et de découvertes incontournables à partager en famille.

 


On trouve les traces de plus de 2000 ans d’extraction de la roche selon une méthode manuelle inchangée depuis l’époque Gallo-romaine jusqu’au milieu du XXeme siècle où l’exploitation des carrières a cessé. 

 

Patiemment, depuis l’époque médiévale, les carriers ont creusé la pierre pour en extraire le matériau nécessaire à l’édification de leurs maisons. À cause des failles dans la roche, ils ont fini par abandonner des « laisses » qui ressemblent à des cierges au coeur des carrières (matière laissée car présentant un défaut les rendant impropre à la construction).

 

 

Sur le chemin, on croise un moulin à  vent, une curieuse tour...

 

 

Les carrières offrent un écrin somptueux aux divers spectacles proposés pendant la saison estivale, notamment les Rencontres de la Pierre qui réunissent des tailleurs de pierre de toute l’Europe et un Festival de Jazz à la renommée internationale.

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Jim10754  le 09-11-2025 à 01:12:41  (site)

Bonjour mon @mie

Très bel article, belles photos
Merci pour ton commentaire

☸ڿ ڰۣ . . . Passe une très agréable journée dominicale . . . ڰۣ ڿ☸

2. seringa  le 09-11-2025 à 08:24:35  (site)

Très belles photos pour nous faire participer à cette balade très originale.
Week-end calme pour moi puisque c'est le salon du livre d' Amnesty pour PO.
Trois jours intenses pour lui.
Très peu de visiteurs hier...
Bon dimanche à toi chère Christine. Bises.

3. Jim10754  le 13-11-2025 à 04:20:51  (site)

Merci de ton commentaire

 
 
 
le 05-11-2025 16:33

Lectures automnales (suite de la suite)

Frédéric Paulin: Que s'obscurcissent  le soleil et la lumière.

Voici le troisième volume de Frédéric Paulin  consacré aux conflits au  Liban entre  les années 1970 et la fin des années 1980. La situation est toujours aussi confuse entre les différentes communautés religieuses, chrétiennes, chiites et autres, elles-mêmes divisées entre elles, et les interventions extérieures: iraniennes, israéliennes, américaines, françaises... Ce sont ces dernières qui occupent une place importante ici: les calculs politiques  de Jacques Chirac, François Mitterand, Charles Pasqua et les autres, en temps de cohabitation gouvernementale et d'élection présidentielle. où il est question de libérer des otages. De magouilles, peut-on dire, si on regarde le champ de ruines qu'est devenu le Liban. Une tragédie.

En même temps on quitte avec ce dernier tome des personnages de fiction attachants, le flic Caillaux, le conseiller Kellermann, Zia la terroriste, la famille Nada, les juges sous la pression des politiques, et les si humains, malgré tout,  Sandra et Dixneuf, petite lueur au milieu de tant de turpitudes. 

Compte tenu du délai de publication entre les 3 volumes, j'ai mis un certain temps, et un certain nombre de pages, à m'y retrouver parmi tous les personnages. Mais je me suis laissé emporter ensuite à la fois parce que c'est une époque que j'ai connue, les années 80, et par le talent du romancier.

"Les immeubles, ceux qui restent debout, même ici, semblent vides de leurs habitants. Il paraît qu'un tiers de la population beyrouthine a fui depuis 1975. La guerre semble menée d'abord contre la ville, à Beyrouth. Comme s'il fallait la détruire pour se l'approprier.

Les bâtiments sont détruits par les bombardements, mais d'autres se construisent dans le même temps. (...)

Beyrouth est touchée en son coeur. Les riches prospèrent donc ailleurs.

La Corniche s'est fait isoler par la guerre. La guerre dans le centre-ville de Beyrouth et près des grands hôtels, la guerre autour des camps palestiniens de la banlieue et des villes et villages côtiers de Damour et de Jneb ont fait du front de mer, ici, un no man's land."

 

 

Que s’obscurcissent le soleil et la lumière par Paulin

 

 


Commentaires

 

1. pierrette64  le 05-11-2025 à 17:47:48  (site)

ce livre doit etre dur à lire émotionnellement parlant,je ne sais si j'aurais pu l'aborder, on avait un ami libanais qui nous en parler de son pays à feu et à sang dans les années 81;82 et j'en avais les larmes aux yeux,il vivait dans l'inquiétude en permanence pour sa famille qui était restée là bas, lui était en France pour ses études et ce qui est bouleversant dans tout ça c'est que cela n'a guère évolué.....Que les guerres sont horribles....Très douce fin de journée gros bisous...

2. Jim10754  le 06-11-2025 à 04:57:41  (site)

Très beau livre

3. pouty88  le 06-11-2025 à 05:57:39  (site)

bonjour
ah le temps des lecture est arrivé !
bonne lecture
pouty

 
 
 
 

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