en chemin

Ce gros roman, A l'est d'Eden, 786 pages en livre de poche, m'a accompagnée pendant mon voyage en Californie. Il est paru en 1952.

Même si je ne suis pas allée dans la vallée de Salinas, entre San Francisco et Los Angeles, où se situe l'action, il m'a permis d'imaginer l'histoire de  la Californie depuis la fin du XIXème siècle: arrivée des immigrants, terres données ou vendus à bas prix, spéculation, prostitution, crises économiques et tensions sociales. Et je pensais au roman en longeant en voiture les vastes vergers d'agrumes, d'oliviers ou d'amandiers, par exemple.

On suit l'histoire de la riche famille Trask perturbée par la superbe et machiavélique Cathy, et par les rapports compliqués entre père et fils et entre frères très différents, rapports qui semblent se transmettre de génération en génération; histoire de la famille nombreuse avec les Hamilton, beaucoup moins riches et beaucoup plus généreux et solidaires.

Une grande saga de John Steinbeck qui reçut le prix Nobel de littérature en 1962.

"Seule une petite partie de la terre des Sanchez, désormais Trask, était cultivée. Mais Adam voyait déjà les champs d'avoine et les grands carrés de luzerne près de la rivière. Derrière lui cognaient et sciaient les charpentiers venus spécialement de Salinas pour remettre en état la vieille maison, car Adam avait décidé d'y fonder son foyer.

(...)

Il n'était pas le seul à se préoccuper du futur. Il en était de même dans toute la Vallée, dans tout l'ouest. Le passé n'était plus le bon vieux temps. On aurait pu parcourir bien du pays avant de trouver un homme qui regrettât sa jeunesse. Aussi dur et stérile fût-il, on était à l'aise dans le présent car c'était le seuil d'un futur fantastique.  Il était rare que deux hommes se rencontrassent, que trois hommes discutassent dans un bar, qu'une douzaine d'hommes mangeassent du chevreuil autour d'un feu de camp, si ce n'était pour parler de l'avenir de la Vallée qui serait un jour un paradis."

Départ pour Death Valley: rien que le nom me faisait rêver et je pensais que c'était une étape incontournable. Ce fut un émerveillement, je n'ai pas été déçue. Les ados oui. Sans doute une histoire de génération. Death Valley National Park est le plus grand parc des Etats-Unis.

Nous quittons Lone Pine et laissons derrière nous  les sommets enneigés de la Sierra Nevada.

Voici les premiers canyons.

La route.

La végétation est rare mais c'est le printemps, il y a tout de même quelques fleurs.

Ici, il est recommandé de s'approvionner en eau avant d'affronter le désert.

Les dunes de sable, Mesquita Flat, peuvent atteindre 24 mètres de haut. Mais nous ne sommes pas encore tout à fait dans Death Valley Park... 

Pourquoi Vallée de la Mort? A suivre...  

Nous quittons Los Angeles. Lone Pine est notre porte d'entrée à Death Valley, la Vallée de la mort...

Pour y arriver, j'ai loué une voiture, une Kia Soul, automatique. Belle aventure pour trouver la voiture dans un parking éloigné de l'agence de location. Et comment démarre-t-on une voiture automatique?! Heureusement la seule personne présente à l'étage du parking me conseille, et c'est parti.  Autant j'appréhendais de rouler en ville, autant nous sommes sortis de Los Angeles sans nous en rendre compte. Et quelques 345 km plus loin... nous voilà entre Sequoia National Park à l'ouest

et Death Valley à l'est. 

La neige: le mont Whitney, 4417 mètres, n'est pas loin . C'est le point culminant de la sierra Nevada.

Lone Pine, c'est aussi le musée du Western: 

 Je dois dire que les Indiens n'étaient pas trop représentés dans ce musée. 

Et pour finir cette journée fatigante, un fabuleux  dessert...

Son skatepark est célèbre.

Après l'agitation de la Boardwalk, le long de la plage, où se succèdent boutiques artisanales, pacotilles made in China, tatoueurs ou autres diseurs de bonne aventure, le quartier des canaux offre une promenade reposante.

D'un projet de parc à thème haut de gamme, conçu en 1904 et inspiré de Venise, il ne reste plus que 6 canaux dans Venice.

La plage de sable fin semble infinie. On n'échappe pas cependant aux boulettes de mazout. Dommage!

Le 18 avril, nous prenons la direction de l'est: l'océan Pacifique.

Nous empruntons la ligne E du métro, entre les stations Wilshire/Normandie et Santa Monica Pier, soit un trajet de plus d'une heure.

Nous voici donc dans cette station balnéaire très connue et très fréquentée. La jetée datant de 1909 en est le symbole.

Un panneau rappelle que la célèbre route 66 s'arrêtait là. Elle reliait Chicago  à Santa Monica, entre les années 1926 et 1985.

Dans les années 1930, c'est par la route 66 que les fermiers à la recherche d'un emploi migrèrent vers la Californie, comme le décrit John Steinbeck dans le roman Les raisins de la colère. Dans Sur la route (1951), Jack Kerouac y relate son périple à travers les États-Unis en compagnie de quelques autres icônes beatniks.  Eddy Mitchell a  aussi chanté cette route dans son album Frenchy (Sur la route 66).

En longeant la plage, on croise la Muscle Beach, et de beaux restaurants.