Dans L'Origine de la violence (2009), le narrateur, en découvrant sur une photo le visage d'un prisonnier qui ressemble étrangement à son père, s'engage dans une enquête sur sa famille et sur les camps nazis. Parallèlement, il observe sa propre évolution, ses liens avec le passé, sa famille, qui engagent forcément son avenir.
Fabrice Humbert, en s'interrogeant sur ses origines (un secret de famille), pose la question de la violence, que ce soit pendant la seconde guerre mondiale, dans un établissement scolaire, ou au coeur même de l'individu. Quel sentiment d'impuissance, quelle soumission parfois occultée, jamais assumée, font naître en nous une colère que l'on redoute. Comment des individus "civilisés", cultivés, ont-ils pu laisser libre cours à leur sadisme dans les camps de concentration? Il ne s'agit pas seulement d'un effet de masse, d'une pression du groupe. Ceci n'est pas sans rappeler le thème du film de Michael Haneke: Le Ruban blanc.
Même si le roman n'est pas toujours "haletant", comme l'affirme la quatrième de couverture du livre de poche, je le trouve très intéressant et source de réflexion.
27 juin: Silleda-Puente Ulla, 21kms
Un itinéraire tout en descente, ou presque pour cette avant-dernière étape. Chênes et eucalyptus unissent leur forces contre les pins; ça et là une chapelle ou une petite église.
28 juin: Puente Ulla-Saint-Jacques de Compostelle, 21 kms
On se croit arrivés mais il reste d'interminables montées, jusque dans Santiago même, et les clochers semblent s'éloigner au lieu de se rapprocher.
Personne sur notre chemin et, soudain, en ville, la foule des pèlerins.
C'est bien la fin du voyage.
Nous avons parcouru 900 kms à pied, malgré l'âge, les problèmes de santé, la monotonie d'une partie de l'itinéraire et ce sac qui pèse toujours autant. Nous avons rencontré des Espagnols, mais aussi des Allemands, des Australiens..., chacun sur le chemin à son rythme et avec ses propres motivations. Resteront les paysages, de belles villes au patrimoine intéressant, et surtout l'expérience d'un voyage à pied de près de deux mois.
Demain nous rentrerons en France par le train.
autoportrait!
24 juin: Ourense-Céa, 22 kms
La montée est raide après le pont romain d'Ourense, mais ensuite la variété, les ombrages, le calme, rendent la marche facile et stimulante.
25 juin: Céa-Castro Dozón, 22 kms
Fraîcheur au monastère d'Oseira, mais à Ourense on annonce 41° et sur le chemin il fait chaud...
Un incendie et les difficultés d'hébergement à Castro Dozón nous conduisent à prendre le bus pour Lalín.
26 juin: Lalín-Silleda, 16 kms
Feuillage désolé, lambeau d'écorce,
Eucalyptus d'argent poli,
Je respire profondément.
A la télévision, on annonce un record: 42° à Santiago à 16h.
20 juin: Laza-Villar de Barrio, 19kms
A partir de Laza, c'est la route, ou presque; on croise un berger et son troupeau de chèvres. Suit une montée qui nous rappelle les Cévennes: schiste, bruyères et serpolet, et de beaux points de vue sur les monts ou les vallées étroites.
Dans la sympathique auberge d'Albergueria, les pèlerins et les coquilles se succèdent.
21 juin: Villar de Barrio-Xunqueira de Ambia, 15kms
Ce matin, le berger et son troupeau.
Dans la brume, la fin du chemin.
Maintenant la plame évente les nuages.
22 juin: Xunqueira de Ambia-Ourense, 22kms
799 kms parcourus à pied et aujourd'hui surtout sur le goudron...
Un horreo sur le toit.
24 jui: Ourense
Dernière pause avant Santiago: il est temps de penser à préparer le retour! La ville est en fête:
17 juin: Vilavella-La Gudiña, 13kms
Une étape courte qui convient après la fatigue accumulée, étape à environ 1000m d'altitude.
Le beau calvaire de O Cañizo:
18 juin: La Gudiña-Campobecerros, 20kms
La borne jacquaire, à côté de l'église de La Gudiña, indique: Santiago, 195kms. Il fait froid toute le journée. Ainsi, malgré le poids du sac, la fatigue, la douleur aux tendons, on avance, on avance...
19 juin: Campobecerros-Laza, 14 kms
Bassin:
Le châtaiginer brille de toutes ses fleurs;
Les cerises sont pour l'oiseau;
Où vont les enfants? Ils grandissent.
Commentaires