en chemin

randonnées, voyages, lectures, nature

le 31-08-2011 15:31

Eurêka, de Shinji Aoyama

       J'ai bien failli passer à côté de ce roman: le début de Eurêka contient de nombreux personnages appelés tantôt par leur nom, tantôt par leur prénom et je m'y perdais. D'autre part je venais de finir un roman d'Haruki Murakami, tout de légèreté et d'étrangeté, et j'ai mis du temps à accepter l'analyse détaillée, méthodique, de la psychologie des trois rescapés d'une terrible tuerie. Et puis, ayant lu trop vite la quatrième de couverture, je n'avais retenu que un fantastique voyage thérapeutique, loin, très loin, dans la nature magnifique de Kyushu... Or le voyage commence vers la fin du roman!

       C'est pourtant à un voyage au plus profond des êtres que nous convie Shinji Aoyama: Makoto Sawai, conducteur de bus,  Naoki et sa soeur Kozue, deux écoliers, sont les seuls recapés d'une prise d'otages. Ces trois personnages, auquel il faut ajouter  Matsuoka, le policier qui a tué le meurtrier, ont vu la mort de près et leur existence, comme celle de leurs proches, est irrémédiablement bouleversée. La peur, la violence qu'ils ont ressenties ce jour-là trouvent un écho dans la violence de leur propre vie et dans leurs pulsions les plus intimes. Le roman nous mène pas à pas à ce qui ressemble à la "guérison" de ces personnages auquel je me suis attachée au fur et à mesure de la lecture. Effectivement le voyage est bien le moment fort, l'aboutissement de ce récit.

       Shinji Aoyama est aussi réalisateur et a tourné Eurêka en 2000.

 


 
 
le 31-08-2011 14:55

La Trace du papillon, de Mahmoud Darwich

       La Trace du papillon, sous-titré Pages d'un journal (été 2006-été 2007), est un recueil de courts textes en vers ou en prose où le poète palestinien évoque la poésie, la vie, la mort, la guerre, l'exil, ou encore la nature. Ces poèmes sont lumineux, parfois gais, et émouvants: Mahmoud Darwich est décédé en 2008. Avec le plaisir que j'ai pris à cette lecture, je me rends compte que je connais très mal la poésie moderne de langue arabe et que d'une manière générale je lis trop peu de poésie.

       Un exemple avec le début de Comme une perte, qui ne peut que plaire à la marcheuse que je suis:

Je monte de cette vallée un peu comme sur les marches de mon âme. Je grimpe une colline élevée pour voir la mer. Aucune chanson ne me porte, aucun malentendu avec l'existence. Je me divertis à duper mon ombre et à réfléchir sur le devenir d'un arc-en-ciel qui soudain me distrait de mon ombre aux prises avec une ronce qui l'a blessée sans la faire saigner. Je me penche pour la secourir des pointes épineuses, mais une épine se plante dans ma main et une goutte de sang perle que je prends d'abord pour une réfraction de l'arc-en ciel. (...)

 


 
 
le 25-08-2011 14:49

La course au mouton sauvage, de Haruki Murakami

       Evidemment, j'ai fait les choses à l'envers: j'ai lu Danse, danse, danse en décembre dernier, et je viens de lire La Course au mouton sauvage dont le narrateur est identique , et dont l'histoire se passe antérieurement. 

       La course au mouton sauvage d'Haruki Murakami, se passe ensentiellement sur l'île d'Hokkaido, au Japon. Voici un héros qui se qualifie de médiocre, amoureux d'une fille aux oreilles exceptionnelles et qui est chargé par un membre puissant de l'extrême droite de retrouver un mystérieux mouton, source de pouvoir et de réussite. C'est, comme toujours chez cet auteur, étrange, passionnant et attachant.

       Bien sûr, il vaut mieux lire les romans dans l'ordre. Dans le second, le narrateur dit de lui-même: "j'ai l'impression de ne jamais rien avoir choisi moi-même (...) Je me demande où est ma place exactement. Où est mon véritable moi." D'un roman à l'autre on voit justement le narrateur évoluer.

 


Commentaires

 

1. prof83  le 25-08-2011 à 15:30:17  (site)

Coucou.
Moi, j'ai commencé par lire son dernier livre "Kafka sur le rivage". Et j'ai tellement aimé que je suis allé acheter tous les romans de Haruki Murakami.

2. christineb  le 28-08-2011 à 08:22:53  (site)

Moi aussi j'ai découvert Haruki Murakami en lisant Kakfa sur le rivage lors de sa publication en France. Il y a cette semaine une interview intéressante de l'auteur dans le Nouvel Observateur.

3. prof83  le 30-08-2011 à 08:19:47  (site)

Bonjour.
C'est vrai que l'on n'est pas trop habitué à l'art contemporain japonais. Mais je pense qu'il ne faut pas trop essayer de comprendre...

 
 
 
le 16-08-2011 09:24

Passe un ange noir, d'Anne Bragance

       Passe un ange noir (publié en 2008) est un conte joliment écrit par Anne Bragance. Une adolescente "adopte" un homme âgé amoureux d'une voix. ce grand-père aide à son tour un conducteur de bus à la dérive, qui aide une femme malmariée qui se bourre de sucreries... Un Folio de 158 pages, vite lu.
 


 
 
le 14-08-2011 12:30

Un Eté sans les hommes, de Siri Hustvedt

       Elle pleure, elle tempête, elle se révolte lorsque son mari, Boris, la quitte pour une "pause". Mais en même temps Mia redécouvre auprès de sa mère  et des amies de celles-ci (dont l'extraordinaire Abigail),  d'adolescentes ou de sa voisine, jeune mère, la vie des autres et la joie de vivre. Et elle sera prête lorsque "la Pause" aura disparu de la vie de Boris.

       Un Eté sans les hommes, de Siri Hustvedt,  loue avec beaucoup d'humour  les femmes, leurs envies, leur fantasmes, leurs illusions. Il y est question de la cruauté et de la naïveté des adolescentes,  des rapports hommes-femmes et des non-dits derrière lesquels ces dernières se réfugient parfois pour mieux se plaindre, et du regard qu'elles portent plus tard, beaucoup plus tard, sur leur vie.

       Un roman tonique, drôle, où l'on prend du plaisir à retrouver une petite partie de soi!

 


 
 
 

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