en chemin

       Une jeune femme rebelle, solitaire: la narratrice.  Un vieil homme, le dos bien droit, emportant toujours avec lui sa serviette: son ancien professeur. Ces deux-là vont s'apprivoiser autour de (nombreux) flacons de saké, se révéler l'un à l'autre, s'aimer avec délicatesse.

J'ai marché, droit devant moi. J'ai marché, avec allant. Au bout d'un moment, j'ai senti mon corps qui se réchauffait un peu. Un chien a aboyé à mon passage et les larmes me sont venues aux yeux. J'allais sur mes quarante ans, et j'étais comme une petite fille.

Je suis peut-être d'une nature à ne pas faire bon ménage avec le temps. 

       Les Années douces est un très beau roman d'amour, qui appréhende les êtres et les choses avec beaucoup de sensualité; et il met l'eau à la bouche, les deux protagonistes sont des gourmets...

Concombres fraîchement cueillis, frappés légèrement au couteau, servis avec de la chaire de prune confite au sel. Aubergines fraîches émincées et passées à la poêle, nappées de sauce de soja parfumée au gingembre. Feuilles de chou macérées dans du miso.

       J'avais déjà aimé  La Brocante Nakano de Hiromi KAWAKAMI et son anlayse tout en nuances des sentiments.

Ce n'est pas le printemps mais... dans le jardin, d'un seul coup on s'y croit.

L'amandier (de la voisine) bourdonne d'insectes.

Quelques violettes sortent timidement la tête.

Les jacinthes s'épanouissent.

Le rosier déplie délicatement de jeunes feuilles.

Le pamplemoussier a finalement résisté aux grands froids.

Et le citronnier ,qui, lui, est resté au chaud, fleurit à plaisir!

Non, le printemps est dans un mois, mais...

Voici une randonnée qui est décrite dans le guide des PR du Gard: n°37, Les Gorges du Gardon, 10,2km.

Même si on la connaît déjà, il est toujours agréable de la refaire. surtout que le grand froid de la première quinzaine de février n'est plus qu'un souvenir...

On part de Russan et son pont sur le Gardon:

On passe au-dessus de la grotte de la Trone (= ladrone, c'est à dire des voleurs) pour rejoindre l'oppidum du Castellas d'où l'on a une très belle vue sur les méandres du Gardon.

Puis on suit le GR6 jusqu'au prieuré de Saint Nicolas de Campagnac et au pont du même nom, du XIIIème siècle.

On a du mal à imaginer que lors des inondations de septembre 2002 l'eau est passée à plus d'un mètre au-dessus du pont!

Retour ensuite par les ruelles et l'église de Vic.

Une rando libre, une rando-livre, une rando-poche, avec un livre, un livre de poche, un livre dans la poche du sac à dos, dont on parle, que l’on se prête…

Même s'il n'y a pas eu de rando ce jour-là pour cause de grand vent et de froid, les livres étaient dans les sacs!

       Michèle a apporté deux polars. L'un est rigolo, pas fatiguant: Mortelles Voyelles de Gilles Schlesser. L'auteur s'y amuse avec les oxymores, les palindromes... Pour profs de Français! L'inspecteur Wallander n'est que le héros occasionnel du bon roman d'Henning Mankell, La Lionne blanche. Toute l'histoire tourne autour de l'Afrique du Sud et de la lutte contre l'apartheid.

       Joe propose, du même Mankell, Les Chaussures italiennes. Les 30 premières pages paraissent plates, un peu confuses et mettent un peu mal à l'aise. Puis le roman devient très intéressant. Le héros se penche sur lui et sur son passé.

       La Rose pourpre et le lys, de Michel Faber, se passe à l'époque victorienne et confronte deux personnages féminins dans l'univers des bordels et des maisons bourgeoises. La fin est surprenante mais, nous dit Françoise F., il faut pour la connaître atteindre la 1200ème page!

       Françoise E. a apprécié Les Jardins statuaires, de Jacques Abeille. Un voyageur arrive dans une contrée extraordinaire, entourée de hauts murs. Là, des jardiniers cultivent des statues. Il va peu à peu s'intéresser à cette société. C'est  un conte à la fois poétique et philosophique.

       Geneviève conseille plusieurs lectures pour avoir une bonne idée de la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 60. La Couleur des sentiments, de Kathryn Stockett, évoque le monde des bonnes noires à travers les témoignages recueillis par une femme blanche. Mais il faut lire aussi La Couleur pourpre d'Alice Walker, et surtout les romans de Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993.

Michèle de Mende,  a été touchée par le récit très dur de  Marc Boulet: Dans la peau d'un intouchable. Il s'agit d'une histoire vraie, celle d'un Français qui va vivre de l'intérieur la vie d'un intouchable.

       Quant à moi, j'ai apporté Les Solidarités mystérieuses. Même si l'intrigue m'a laissée assez  indifférente, l'écriture de Pascal Quignard est poétique et remarquable.

       Je me demande bien pourquoi j'ai acheté ce roman. Je suppose que c'est à cause du titre, à la fois amusant et étonnant: Le mec de la tombe d'à côté.

       A part ça rien d'inoubliable. La bibliothécaire amoureuse du paysan... c'est un récit à deux voix, drôle... dans les premières pages.

       Par contre, certains chapitres (ceux de la narratrice) commencent par une citation et c'est ce que je trouve de plus réussi dans ce roman suédois de Katarina Mazetti. Un exemple:

Je déguste la solitude

Laisse une minute de silence fondre sur ma langue

seul le rayon de soleil poussiéreux vient me déranger